Le Nigéria critique les juntes du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour leur décision de quitter la CEDEAO
Abuja, Nigéria (PANA) - Le Nigéria, qui assure la présidence tournante de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a critiqué les chefs militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour leur décision de se retirer du bloc sous-régional.
Le média nigérian, Premium Times, a cité une déclaration signée par la porte-parole du ministère nigérian des Affaires étrangères, Francisca Omayuli, rappelant que la CEDEAO avait œuvré pour promouvoir la paix, la prospérité et la démocratie dans la région.
"Le Nigéria se tient aux côtés de la CEDEAO pour mettre l'accent sur les procédures régulières et l'engagement commun à protéger et à renforcer les droits et le bien-être de tous les citoyens des États membres", a déclaré le communiqué.
Les trois pays, qui sont sous régime militaire, ont annoncé dimanche qu'ils quittaient la CEDEAO avec effet immédiat, affirmant qu'elle s'était éloignée des idéaux de ses pères fondateurs.
Une déclaration lue par le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte nigérienne, a affirmé qu' "Après 49 ans, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec regret et une grande déception, que l'organisation s'est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et de l'esprit du panafricanisme".
Le porte-parole a ajouté que l'organisation n'avait pas réussi à les aider dans leur "lutte existentielle contre le terrorisme et l'insécurité".
Dans un communiqué publié dimanche, la CEDEAO a déclaré que les trois pays restaient des membres importants et que l'Autorité des chefs d'État et de gouvernements "restait déterminée à trouver une solution négociée à l'impasse politique".
Dans un communiqué publié à Abuja, la Commission de la CEDEAO a indiqué qu'elle n'avait pas encore reçu de notification formelle directe de la part des trois pays pour leur retrait.
Le communiqué a ajouté : "La Commission de la CEDEAO, conformément aux instructions de l'Autorité des chefs d'État et de gouvernements, a travaillé assidûment avec ces pays pour restaurer l'ordre constitutionnel.
"La Commission de la CEDEAO fera d'autres déclarations au fur et à mesure de l'évolution de la situation. Les rapports indiquent que les lettres formelles des pays pour quitter la CEDEAO ont été transmises à la Commission lundi.
Selon la déclaration du ministère des Affaires étrangères du Nigéria, le géant ouest-africain a travaillé sincèrement et de bonne foi pour tendre la main à tous les membres de la famille de la CEDEAO afin de résoudre les difficultés.
Cependant, "il est désormais clair que ceux qui cherchent à quitter la Communauté ne partagent pas cette même bonne foi".
"Au lieu de cela, des dirigeants non élus s'engagent dans une posture publique pour refuser à leur peuple le droit souverain de faire des choix fondamentaux sur leur liberté de mouvement, leur liberté de commerce et leur liberté de choisir leurs propres dirigeants", a déclaré le Nigéria.
Le Nigéria a déclaré qu'il restait ouvert à un engagement avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, afin que tous les peuples de la région puissent continuer à bénéficier des avantages économiques et des valeurs démocratiques de la CEDEAO.
Il a également lancé un appel à la Communauté internationale pour qu'elle continue à soutenir la CEDEAO.
-0- PANA MA/BAI/JSG/SOC 30jan2024