Le Burkina Faso transmet une notification formelle à la CEDEAO pour demander son retrait
Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le ministère burkinabè en charge des Affaires étrangères a transmis lundi soir, une notification officielle à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour confirmer sa décision prise conjointement dimanche avec le Mali et le Niger de se retirer de cette organisation sous-régionale, a-t-on appris mardi, de source officielle.
Par communiqué conjoint en date du 28 janvier 2024, le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger ont informé de leur décision de se retirer sans délai de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
"A cet égard, la présente communication vaut notification formelle de cette décision à la Commission de la CEDEAO, Autorité dépositaire, pour l’information des Etats membres de la CEDEAO, de Union africaine, de l’Organisation des Nations unies et de toutes les autres organisations par elle identifiées", a écrit le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur.
Le Mali aussi a envoyé lundi, une notification officielle à la CEDEAO pour acter son retrait, selon un communiqué consulté par la PANA.
Le Burkina Faso va trouver des mécanismes alternatifs pour faire face aux répercussions de son retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest décidé dimanche, conjointement avec le Mali et le Niger, a expliqué le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean Marie Traoré, hier lundi.
Dans un entretien accordé à la Télévision nationale du Burkina Faso, M. Traoré a expliqué qu’en ce qui concerne la coopération avec les autres Etats, "je dois rappeler que nos relations avec la CEDEAO concernent un volet, c’est le volet multilatéral".
"Et au-delà de ce volet, le Burkina Faso continue d'avoir des relations historiques avec tous ses voisins dans le cadre bilatéral. Ces relations vont se poursuivre et éventuellement se renforcer", a-t-il assuré.
Il a soutenu que "nous sommes dans une dynamique de structuration endogène dans un espace plus structurel qui est celui du Liptako Gourma et qui nous permet de réfléchir sur des problématiques beaucoup plus cohérentes".
M. Traoré a reconnu que ce retrait de la CEDEAO a forcément des conséquences, car "nous sommes liés par un traité avec beaucoup de protocoles additionnels. Mais c'est en toute connaissance de cause que les chefs d'Etat ont pris la décision, sachant qu'il y aura des répercussions. Le plus important est cependant, de réfléchir sur les mécanismes alternatifs pour faire face à ces répercussions".
Pour lui, la libre circulation des personnes et des biens est un grand chapitre. "Ce sont des domaines dans lesquels la CEDEAO a travaillé longuement et ce secteur va être certainement impacté. Il y a d'autres mécanismes qui permettront d'arranger ça et d'avoir des accords avec les Etats, individuellement", a-t-il dit.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui ont déjà créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont annoncé dimanche dans une déclaration conjointe leur retrait de la CEDEAO.
-0- PANA TNDD/JSG/SOC 30jan2024