Le Burkina Faso confirme sa demande de départ des troupes française de son sol
Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a confirmé lundi, la demande des autorités burkinabè à la France de retirer ses troupes du sol burkinabè dans un délai d’un mois.
"Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses. A plusieurs reprises, les autorités françaises ont toujours indiqué la responsabilité des autorités burkinabè dans la présence des forces françaises au Burkina Faso. La secrétaire d’Etat française l’a rappelé lors de son passage récemment à Ouagadougou", a déclaré ce lundi, à la Radio-Télévision Burkinabe (RTB), le porte-parole du gouvernement burkinabè.
M. Ouédraogo a fait savoir que les forces françaises sont basées à Ouagadougou, sur la demande du Burkina Faso et de ses autorités; il revient donc aux autorités, le cas échéant, de demander leur départ et de dénoncer l’accord militaire qui permet à ces forces de se stationner à Ouagadougou.
Au-delà de cela, a-t-il ajouté, les autorités françaises ont toujours souligné le sacrifice que représente l’engagement de la France dans le Sahel de façon générale, y compris le Burkina Faso.
"C’est un sacrifie humain, mais au-delà du sacrifice humain c’est un également un sacrifice économique. La vision de la transition aujourd’hui est que ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui vont consentir le sacrifice pour la libération de leur pays pour la reconquête de l’intégrité territoriale, et surtout pour la refondation", a-t-il dit.
Il a souligné que c’est ça la vision des autorités burkinabè, "convaincues que les Burkinabè, ensemble, dans un sursaut patriotique des forces de défense et de sécurité et surtout des Volontaires pour la défense de la patrie, nous allons gagner cette guerre. Nous avons foi et nous avons la conviction que l’engagement actuel des Burkinabè va être décisif dans la victoire sur les forces du mal".
Le Burkina Faso veut compter sur ses propres forces
"Nous comptons sur nos propres moyens, sur nos propres ressources humaines pour pouvoir gagner cette guerre. Bien sûr, nous attendons de nos amis un soutien, mais un soutien sur le plan matériel pour pouvoir nous accompagner dans l’équipement des Volontaires pour la défense de la patrie et de nos militaires. Aujourd’hui, ce que nous attendons de nos amis, c’est ce soutien matériel", a-t-il dit.
En somme, pour le porte-parole du gouvernement, cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses parce qu’elle est prévue dans les termes de l’accord militaire qui permet le déploiement des forces françaises au Burkina Faso. "L’article 16 prévoit cette dénonciation, une sorte de préavis qui laisse un mois à la partie française de céder à cette requête", a-t-il souligné.
M. Ouedraogo a précisé que cette dénonciation n’est pas liée à un évènement particulier. "Elle est liée seulement à la volonté des autorités de la Transition et au soutien de l’ensemble du peuple burkinabè; c’est lié à une vision d’ensemble des Burkinabè pour gagner la guerre", a-t-il indiqué.
Pour lui, "l’accord est clair, l’article 16 est clair, il s’agit donc, en cas de dénonciation, d’un préavis d’un mois qui est donné à l’autre partie; au stade actuel, nous ne voyons aucune raison que la partie française ne respecte pas les termes d’un accord qu’elle a signé".
S’agissant du vide que le départ de l’Armée française pourrait laisser, le porte-parole du gouvernement a répondu : "Le seul vide qui puisse être laissé dans cette guerre contre le terrorisme, c’est le vide que les Burkinabè eux-mêmes auront laissé. A ce niveau, nous n’avons aucune crainte. Les Burkinabè eux-mêmes sont débout et feront en sorte que nous gagnions cette guerre".
Il a rappelé que le Burkina Faso a aussi demandé le remplacement de l’ambassadeur actuel de la France. "Nous avons reçu toutes les assurances que les autorités françaises vont accéder à cette requête dès cette semaine. Nous attendons de voir l’aboutissement, cette semaine même, de cette requête", a-t-il dit.
Le porte-parole a tenu à préciser qu’"il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques avec la France. Cette dénonciation concerne l’accord militaire qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso".
Depuis le 30 septembre 2022, date du coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré, les relations entre Ouagadougou et Paris ne sont plus au beau fixe.
-0- PANA TNDD/IS/SOC 23janv2023