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Lancement d'une campagne d'activisme de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Une campagne d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, avec pour thème : "La fin de la violence contre les femmes et les filles : une priorité pour le Mali, je m’engage", a été lancée dimanche à Kangaba, à quelque 80 km de Bamako, par la ministre malienne de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founé Coulibaly, a appris la PANA de source officielle.

La cérémonie a enregistré la présence de la représentante du coordonnateur- résident du système des Nations unies au Mali, Mme Béatrice Eyong, et du représentant de l’Union européenne (UE), Mateusz Prorok.

Cette campagne va œuvrer à mettre fin aux violences basées sur le genre en général et aux violences faites aux femmes et aux filles en particulier.

Elle se veut également un cadre stratégique de concertation des personnes et organisations qui appellent à l’action contre la violence à l’égard des femmes et filles.

Selon l’Enquête démographique et de santé du Mali (EDSM-VI 2018), au moins 45% des femmes maliennes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle.

On estime à environ la moitié des femmes, soit 49% de la même tranche en union ou en rupture d’union, qui ont subi des violences émotionnelles, psychologiques, physiques ou sexuelles.

Parmi les victimes, 68% n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé non plus à personne.

Dans son intervention, Mme Wadidié Founé Coulibaly a expliqué que l' EDSM-VI 2018 montre un taux de mariage de 53 % avant l’âge de 18 ans et de 18% avant 16 ans, toujours dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans."

Au moins 77% d’entre elles ont bénéficié de la prise en charge médicale, 38% ont pu être dans un lieu sûr après le référencement et 16% ont bénéficié de réinsertion socioéconomique", a-t-elle ajouté.

La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde et se manifeste sous plusieurs formes, a souligné le ministre malien de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, indiquant que les principaux facteurs de risque de la violence à l’égard des femmes et des filles ont été exacerbés par l’insécurité et la Covid-19.

Des son côté, la représentante du Système des Nations unies au Mali a noté que malgré les sensibilisations et les informations sur le respect des droits humains, la violence physique entre partenaires sexuels demeure très fréquente au Mali et semble être banalisée par la perception générale.

Se référant à l' EDSM 2018, elle a rappelé que 79% de la population malienne, pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme, tout en renouvelant l’engagement des partenaires techniques et financiers aux côtés du gouvernement malien afin d’apporter aux femmes et aux filles une vie meilleure et épanouie.

Pendant cette campagne, les activités porteront sur l’information et la sensibilisation des communautés, des scolaires et des universitaires sur l’ampleur et les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles, mais aussi sur l’incitation des survivantes et des communautés à dénoncer immédiatement les auteurs de violences.

La campagne vise aussi à assurer la formation et le plaidoyer auprès des décideurs.

À noter qu'à l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois a été victime de violence physique au cours de son existence.

-0- PANA GT/JSG/SOC 29nov2021