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La crise ivoirienne et l'affaire Halliburton à la une au Nigeria

Lagos, Nigeria (PANA) - La décision des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) de ne pas reconnaître Laurent Gbagbo comme le président de la Côte d'Ivoire et les poursuites contre le vice-président américain Dick Cheney à propos de l'affaire de corruption Halliburton ont fait la une de la presse nigériane cette semaine.

Battu par le candidat de l'opposition et ex-Premier ministre, Alassane Ouattara, le 28 novembre, à l'issue du deuxième tour de la présidentielle, M. Gbagbo a refusé de céder le pouvoir, conforté dans sa position par le Conseil constitutionnel qui a annulé la victoire de M. Ouattara à son profit, ce qui a suscité un tollé international.

"La CEDEAO reconnaît Ouattara", a titré THISDAY, en soulignant que la CEDEAO à l'issue de son sommet mardi a estimé que M. Ouattara avait remporté les élections en Côte d'Ivoire et demandé à M. Gbagbo de lui céder immédiatement le pouvoir.

La position de la CEDEAO a été lue à l'issue d'une réunion à huis-clos de près de six heures par le président de l'organisation régionale, le chef de l'Etat nigérian, Goodluck Jonathan, qui a insisté sur le fait que celle-ci était d'accord avec les Nations Unies et les observateurs internationaux.

"Le sommet appelle M. Laurent Gbagbo à reconnaître les résultats du second tour de l'élection présidentielle certifiés par l'ONUCI et à quitter le pouvoir sans délai, dans l'intérêt du peuple ivoirien", souligne le communiqué.

M. Jonathan a également affirmé que le sommet a décidé d'appliquer les dispositions de l'Article 45 du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance relatives à l'imposition de sanctions contre la Côte d'Ivoire, "dont sa suspension de toutes les instances de décision jusqu'à nouvel ordre.

"La CEDEAO demande à Gbagbo de se retirer en Côte d'Ivoire", titre le Guardian, qui a expliqué comment les dirigeants en sont arrivés à cette décision.

"La CEDEAO suspend la Côte d'Ivoire et demande à Gbagbo de partir" écrit le Compass après avoir donné les détails du sommet extraordinaire d'une journée.

'LA CEDEAO ordonne à Gbagbo de laisser le pouvoir à Ouattara, suspend la Côte d'Ivoire jusqu'à nouvel ordre. L'ONU demande aux chefs d'Etat africains d'intervenir", titre pour sa part Nigerian Tribune.

Ce journal a insisté sur le fait que le président Jonathan excluait toute possibilité d'user de la force pour déloger M. Gbagbo.

Concernant le scandale Halliburton, le Guardian a titré "Le Gouvernement retient 16 chefs d'accusation contre Cheney" en rapportant qu'une plainte a été déposée par le gouvernement fédéral devant la Haute Cour d'Abuja contre l'ex-vice président des Etats-Unis, Richard "Dick" Cheney, pour sa présumée complicité dans cette affaire de corruption portant sur 180 millions de dollars.

Alors que le Nation, Punch, Thisday, Tribune et Sun ont publié des articles sur cette affaire avec des titres similaires, The Independent est allé plus loiN en écrivant que "Les Etats-Unis ne laisseront pas Cheney se présenter" devant la justice.

Le journal indique ainsi qu'il pourrait être impossible de traduire l'ex-vice président américain Dick Cheney en justice au Nigeria pour son rôle présumé dans le scandale Halliburton.

Il est terré dans sa demeure huppée de St. Michaels dans le Maryland, aux Etats-Unis, souligne le journal, en ajoutant que le président Barack Obama n'allait vraisemblablement pas le livrer.

Cette semaine la presse est également revenu sur la naturalisation de 97 étrangers.

Les journaux ont aussi commenté la réaction du président Jonathan jeudi à son portrait préseznté par Wikileaks

Selon des télégrammes diplomatiques de l'ambassade américaine au Nigeria à Washington, durant la maladie de feu le président Umaru Yar'Adua, l'ambassadeur américain de l'époque aurait rencontré M. Jonathan, qui lui aurait déclaré: "Je n'ai pas été choisi comme vice-président parce que j'ai une bonne expérience politique. Il y a avait beaucoup de gens plus qualifiés que moi pour être vice-président".

Dans un communiqué à Abuja, le président a déclaré: "Wikileaks est la nouvelle parodie à laquelle est confrontée la diplomatie internationale. Le Nigeria n'y échappe pas. Mais je tiens à préciser que le compte-rendu des rencontres entre le président Goodluck Ebele Jonathan et des diplomates américains est fait par des tierces personnes et ne correspond pas à la réalité.
-0- PANA VAO/MA/FJG/JSG 11Dec2010