La CEA déplore les multiples défis auxquels l'Afrique est confrontée
Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA)- Nassim Oulmane, directeur de la Division des changements climatiques, de la sécurité alimentaire et de la gestion des ressources naturelles à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a déploré les multiples défis auxquels l'Afrique est confrontée, à l'occasion de la douzième conférence sur le changement climatique et le développement de l'Afrique ( CCDA) tenue récemment à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Dans une interview avec la PANA à l'occasion de cette conférence sur le thème : " financer l'adaptation pour la résilience au changement climatique en Afrique", M. Oulmane a déclaré :."Contrairement au reste du monde qui est confronté au même défi majeur qui est le changement climatique et ses conséquences, l’Afrique a, en plus, un autre défi majeur qui est celui du développement,
Compte tenu entre autres des dynamiques démographiques actuelles sur le continent".
Aujourd’hui, poursuit il, "nous avons des besoins énormes en matière de développement, de moyens énergétiques et durables en matière de création d’emplois et de richesses mais en même temps nous devons assurer une transition vers une économie beaucoup plus verte et de- carbonisée, s'est il désolé, indiquant que cet état de choses entraine une trajectoire singulière pour le continent".
Le continent africain est le plus touché par les conséquences du changement climatique et bien que ses pays aient le moins contribué au réchauffement climatique, ce sont eux qui en paient le plus lourd tribut, avec les îles du Pacifique et les iles africaines menacées par la montée des eaux et autres conséquences du changement climatique.
"Notre continent paie le plus lourd tribut et est confronté aux défis du développement en plus et pour ne pas arranger les choses, est aussi confronté à la question de la crise de la dette.
M. Oulmane déplore que 22 pays du continent aujourd’hui sont en situation de crise de la dette, une conséquence des crises multiples connues ces dernières années notamment la COVID, les conflits en Ukraine entrainant des tensions très importantes sur les approvisionnements, la sécurité alimentaire pour ne citer que cela.
Toutes ces crises ont fait que les pays africains, leurs économies, les décideurs se sont retrouvés avec des budgets déficitaires et un espace fiscales de moins en moins important, de plus en plus contraignants et il leur est encore demandé de continuer à assurer une ambition en matière d’adaptation climatique, s'est insurgé M. Oulmane, indiquant que la population aussi leur demande de répondre à leurs besoins.
Aujourd’hui, poursuit M. Oulmane, "l’enjeu est là, nous connaissons assez bien les solutions, malheureusement nous n’avons pas les financements nécessaires qui s’imposent. On doit mobiliser pour ces solutions- là", a t-il déclaré.
Organisée par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec la PACJA, l'UNICEF et d’autres partenaires, la CCDA-XII s’est déroulée du 30 août au 2 septembre à Abidjan.
La CCDA est, rappelle-t-on, un événement phare de ClimDev-Africa, offrant un forum aux parties prenantes telles que les décideurs politiques, les chercheurs sur le climat, la société civile, les femmes et les jeunes de tout le continent pour s’engager sur les questions de changement climatique.
L’événement est organisé chaque année en reconnaissance du fait que les utilisateurs finaux du travail et des résultats de ClimDev-Africa sont les communautés rurales et urbaines dont les moyens de subsistance, la santé et la sécurité sont affectés par le changement climatique.
-0- PANA IT/IS/SOC 15sept2024