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La 31e session du Sommet arabe s'ouvre ce mardi à Alger avec l'ambition de réaliser un consensus entre pays arabes

Tripoli, Libye (PANA) - Les travaux du 31ème Sommet de la Ligue des Etats arabes, vont démarrer, mardi soir, dans la capitale algérien , Alger,  nourrissant l'ambition d'unir l'action arabe commune afin d'impulser une nouvelle dynamique à l'organisation panarabe et réaliser un consensus entre les dirigeants sur les questions brûlantes qui se posent sur la scène arabe au rang desquels figurent, aux côtés de la traditionnelle cause palestinienne, la crise libyenne.

 

La cérémonie d'ouverture de cette session au Sommet des dirigeants de la Ligue arabe qui intervient après une interruption de deux ans en raison de la pandémie de la COVID-19, sera marquée par la passage de témoin de la présidence tournante de l'organisation entre les présidents tunisien, Kaïs Saïed et l'algérien, Abdelmajid Tebboune.

 

Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Manfi représentera la Libye au 31ème sommet marqué par la présence de 15 dirigeants arabes sur 22 que compte la Ligue arabe.

 

Parmi les absences, on note celle du Roi du Maroc, Mohamed VI qui a finalement renoncé à participer à cette rencontre panarabe ainsi que celles du prince saoudien, Mohamed Ben Salman, l’émir du Koweït, Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, le sultan d’Oman, Haïtham Ben Tariq, le roi de Bahreïn, Hamed Ben Issa Al Khalifa, ou le roi Abdallah II de Jordanie.

 

La Libye dont le traitement du dossier à suscité des divergences et la polémique en particulier entre le gouvernement d'unité nationale et l''Egypte qui prétexte la fin du mandat du gouvernement libyen alors que la question revêt des dimensions liées à la concurrence avec la Turquie, occupera une place prépondérante eu égard à la volonté d'Alger de donner une impulsion à la recherche d'une solution libyo-libyenne à ce conflit qui dure depuis plus d'une décennie.

 

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que son pays proposera de nouvelles méthodes de travail pour contribuer à résoudre certaines des crises existantes, au premier rang desquelles la question libyenne.

 

M. Lamamra a révélé, lors d'une conférence de presse à l'issue des consultations entre les ministres arabes des Affaires étrangères sur le projet de "Déclaration d'Alger", lundi soir, qu'il existe une proposition visant à activer le système de la Ligue arabe pour prévenir les conflits et contribuer à leur résolution.

 

Il a estimé que l'Algérie, sous la direction du président Abdelmadjid Tebboune, attache une grande importance à faire pression pour une solution "libyo-libyenne", avec l'aide des pays arabes, réitérant l'attachement de l'Algérie à l'intégrité territoriale de la Libye, à la souveraineté et à l'indépendance de sa décision politique.

 

Pour sa part, la ministre libyenne des Affaires étrangères du gouvernement d'unité nationale, Najla Al-Mangouch, a évoqué une divergence de vues entre les pays arabes, en marge du sommet qui se tient actuellement en Algérie.

 

Elle a déclaré que le dossier libyen est l'une des questions les plus controversées dans les points de vue des pays arabes, car chaque partie voit la question "sous un certain angle".

 

Cette position est intervenue dans une déclaration à la presse en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères à Alger, en préparation de la tenue du 31e Sommet arabe au niveau des dirigeants, mardi et mercredi.

 

La ministre libyenne a souligné l'importance de respecter les divergences, assurant que les pays doivent discuter de leurs problèmes, défis et projets directement sans qu'aucun pays ne soit le gardien d'aucun pays.

 

Elle a souligné la nécessité pour les Libyens de résoudre eux-mêmes leurs problèmes et d'avoir le premier et le dernier mot pour eux, réitérant la vision du gouvernement d'unité nationale relative à aller à des élections directes, et à mettre fin aux étapes de transition dans le but de mener la Libye à bon port.

 

Notons que la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères a été témoin d'un désaccord dans la formulation des termes du projet de Déclaration finale proposée, notamment en ce qui concerne l'ingérence turque dans la question libyenne, puisqu'il a été convenu d'exprimer le rejet de la présence étrangère et d'appeler à l'expulsion des combattants étrangers et des mercenaires de Libye avec l'urgence de tenir les élections.

 

Le représentant permanent de l'Algérie auprès de la Ligue des États arabes, Abdelhamid Chbira, a renouvelé le soutien de son pays pour mettre fin à la crise libyenne par des élections libres et transparentes auxquelles tous les Libyens participent.

 

M. Chbira a affirmé dans une déclaration de presse en marge des réunions préparatoires du sommet arabe tenues dans la capitale, Alger, que son pays encourage toutes les parties à la crise au dialogue et au contact direct les uns avec les autres, assurant qu'il soutient l'organisation d'élections parlementaires et présidentielle, pour permettre aux Libyens de sortir de la crise prolongée.
-0- PANA BY/IS 01nov2022