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L'Éthiopie achève le troisième remplissage du barrage controversé

Addis Abeba, Ethiopie (PANA) - L'Ethiopie a déclaré, vendredi, qu'elle avait achevé le troisième remplissage du barrage controversé, le Grand Barrage de la Renaissance Ethiopienne (GERD), dont la deuxième turbine a officiellement commencé à produire de l'électricité jeudi.

 

L'agence de presse officielle éthiopienne (ENA) a cité le Premier ministre Abiy Ahmed qui a déclaré que "l'Éthiopie a réussi à atteindre son troisième remplissage" du méga-barrage.

 

"L'eau d'Abbay a maintenant commencé à s'écouler sur le sommet du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne pour la troisième fois", a déclaré l'ENA.

 

"En conséquence, la hauteur de la partie centrale de ce méga-barrage a atteint 600 mètres au-dessus du niveau de la mer et les côtés gauche et droit étaient de 611 mètres", ajoute-t-elle.

 

La deuxième turbine a une capacité de 375 MW, la même que la première turbine qui a été inaugurée par M. Abiy le 20 février 2022, portant ainsi à 750 MW, la production totale d'électricité à ce jour du barrage, dont la construction a été amèrement opposée par le Soudan et l'Egypte.

 

Le barrage a été construit sur le Nil bleu à Guba, dans l'État régional de Benishangul Gumuz.

 

Une fois achevé, GERD, qui compte 13 turbines, produira 5 150 MW d'électricité.

 

Le directeur du projet GERD, Kifle Horo, a déclaré que les travaux de génie civil sont actuellement achevés à 95% et les travaux électriques à 61%.

 

Selon lui, la performance totale du projet de construction a maintenant atteint 83,3%. 

 

Des efforts sont en cours pour achever le projet dans les deux ans et demi à venir, a-t-il ajouté.

 

L'Éthiopie a déclaré que le barrage était essentiel pour son développement, tandis que l'Égypte et le Soudan ont exprimé leur "profonde inquiétude" au sujet de la construction, déclarant qu'ils s'inquiètent de l'accès aux réserves d'eau vitales du Nil.

 

Le barrage devrait garantir l'accès à l'électricité à la majorité des Éthiopiens, favoriser le développement économique et générer des revenus grâce à la vente du surplus d'électricité à l'étranger.

 

Le Soudan craint que le nouveau barrage n'entrave le rendement de son propre barrage - Roseires - situé à courte distance en aval.

 

L'Égypte s'inquiète elle aussi de l'impact potentiel du nouveau barrage sur son propre barrage d'Assouan, et craint qu'il ne permette à l'Éthiopie de contrôler le débit du Nil et de réduire l'eau douce disponible pour les Égyptiens.

 

Jeudi, le Premier ministre Abiy a appelé le Soudan et l'Égypte à poursuivre le dialogue sur la construction du barrage, qui est réalisé par l'Éthiopie "pour produire de l'énergie électrique pour sa population vivant dans l'obscurité".

 

Il a déclaré que le Soudan et l'Égypte devraient comprendre que l'Éthiopie n'a aucune intention de causer du tort aux pays en aval, si ce n'est pour satisfaire ses besoins en énergie électrique.  

-0- PANA MA/MTA/IS 12août2022