Agence Panafricaine d'information

L’opposition congolaise clarifie sa proposition de reporter la présidentielle de 2021

Brazzaville, Congo (PANA) – Le chef de file de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala, qui a constaté que sa proposition de reporter le scrutin présidentiel de 2021 à 2023 a été fortement critiquée par les acteurs politiques de toutes obédiences, a clarifié, lundi à Brazzaville, cette proposition, estimant que  les cadres de la majorité y compris certains Congolais mal informés y ont vu un moyen soit de violer la Constitution ou simplement de proroger le mandat du Président Denis Sassou Nguesso.

‘’ Sans comprendre la teneur de notre message du 26 décembre dernier par lequel j’en appelais à un compromis politique à douze mois de l’élection présidentielle, les cadres de la majorité y compris certains Congolais mal informés y ont vu un moyen, soit de violer la Constitution ou simplement de proroger le mandat du Président Denis Sassou Nguesso ‘’, a déploré le leader l’opposition, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux à la presse.

De cette confusion, a-t-il poursuivi, il est indispensable de repréciser les cinq points forts de cette proposition, à savoir la mise en place d’un gouvernement de consensus et d’union nationale dont la mission s’achève avec l’élection du nouveau président en 2023 ; la prorogation de deux ans du mandat du président de la République jouissant de toutes ses prérogatives constitutionnelles avec l’interdiction pour lui de se présenter à la prochaine élection ; le retour au pays suscité ou volontaire de tous les exilés politiques et les autres Congolais de la diaspora qui le désirent afin de participer librement à la vie politique nationale ; l’adoption d’un Pacte républicain, seul moyen d’élever la conscience nationale et patriotique dans un pays aux relents tribalo-ethniques avérés et l’organisation groupée de toutes les élections au terme de la transition.

Ce compromis politique, a-t-il indiqué, ne constitue en rien une violation de la Constitution dans la mesure où les cas de force majeure font dérogation à la règle établie. ‘’ Pour s’en convaincre, les déflagrations meurtrières du 4 mars 2012 n’avaient pas permis la tenue d’élections législatives dans certaines circonscriptions de Brazzaville. De même, les événements du 4 avril 2016 ont empêché au département du Pool d’aller aux élections législatives de 2017 ‘’, a-t-il rappelé.

De plus, Pascal Tsaty Mabiala a noté que sa proposition ne trouve pas sa justification dans la satisfaction d’un quelconque besoin au profit des acteurs politiques. Par contre, a-t-il précisé, il s’agit de rechercher une meilleure voie qui préserve le Congo des violences inutiles. La classe politique, a-t-il dit, devrait en tenir compte plutôt que de prendre les raccourcis habituels de la manipulation de l’opinion, de l’intrigue et des contrevérités.

Pascal Tsaty Mabiala a mis à profit cette occasion pour exhorter les journalistes au travail. Notre pays, a-t-il déclaré, a de plus en plus besoin d’une presse qui, quoique confrontée aux contraintes de la conjoncture, doit s’efforcer de jouer le rôle de ‘’ garde-fou ‘’ politique, en développant un œil critique et dénonciateur sur les affaires publiques afin d’amener les décideurs à agir différemment.

‘’ C’est pourquoi nous disons à vos confrères qui tardent encore à prendre le train de la démocratie qu’il est temps de s’y adapter. Et à ceux qui, heureusement, résistent à l’instrumentalisation, nous saluons leur courage et les félicitons pour leur attachement aux valeurs démocratiques. Ne l’oublions jamais, chaque fois que la presse se tait, c’est un citoyen quelque part sur cette terre qui meurt. De même que le silence de la presse est assurément une prime à la dictature ‘’, a-t-il rappelé.

-0- PANA MB/BEH 13jan2020