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L’élection présidentielle sénégalaise de ce dimanche vue par la presse française

Paris, France (PANA) - Les journaux français ont commenté largement, au cours de la semaine, la campagne et l’élection présidentielles au Sénégal qui mettent aux prises cinq postulants dont les candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel.

"Election sénégalaise : éducation, économie justice… les programmes passés au crible", a titré le quotidien Le Monde, en mettant l’accent sur les propositions phares des cinq candidats à la présidentielle de ce 24 février, en parlant éducation, emploi, l’anglais précoce ou la sortie du franc CFA...

Quelle vision du pays défendent les cinq prétendants à la magistrature suprême ? Que proposent-ils pour les années à venir. A la veille du scrutin, Le Monde Afrique a analysé les propositions de chacun d’entre eux relevant au passage le point fort de chaque candidat.

Pour Madické Niang, candidat de la coalition "Madické 2019", c’est "La paix comme préalable", Issa Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) mise sur "l’éducation d’abord", Macky Sall, candidat de la coalition "Benno Bok Yakaar", c’est "la phase 2 du rendez-vous avec l’avenir", Ousmane Sonko  c’est "Transparence et petite révolution" et Idrissa Seck, candidat de la coalition "Idy 2019", c’est "Le Sénégal d’abord".

"Au Sénégal, des élections qui semblent jouées d'avance", a souligné Le Figaro qui a estimé que le président sortant, Macky Sall, est le favori de l'élection présidentielle après que le Conseil constitutionnel a invalidé la candidature des poids lourds de la scène politique sénégalaise.

Les enquêtes d'opinion sont interdites en période électorale au Sénégal, mais un sondage datant de novembre dernier annonçait une large victoire de Macky Sall, avec près de 4 pc des voix, a souligné le quotidien.

"Avec un vaste projet de développement visant à créer un "Sénégal émergent" d'ici à 2035 et une croissance de 6 pc par ans contre 2pc au début de son mandat, ses partisans saluent une réussite économique. Une réussite à nuancer, dans un pays où une large partie de la population est au chômage. Face à lui, aucun des quatre opposants ne dépassait les 15 pc d'intentions de vote dans les dernières prévisions de novembre", a indiqué Le Figaro.

Libération, dans un reportage intitulé "Sénégal : Soixante ans qu’on stagne à cause de ce système", a écrit qu’à Dakar, l’envie de changement s’oppose à la stabilité promise par l’actuel chef d’Etat, qu’un éventuel deuxième tour pourrait bien pousser vers la sortie.

Si certains vantent les réalisations du président sortant, d’autres sont très remontés contre le président Sall et l’ancien système, a relevé Libé.

"Ce sont les Turcs, les Français, les Chinois qui construisent, pas les Sénégalais. Sur les chantiers, des Guinéens acceptent d’être payés trois fois moins que moi", a déclaré un électeur dans les colonnes du journal qui a souligné qu’au Sénégal, les moins de 25 ans représentent 60 pc de la population.

Le quotidien a relaté également que les cinq prétendants se sont précipités dans la ville sainte de Touba, "capitale" de la puissante confrérie mouride, pour recevoir l’onction du calife général, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. 

Depuis 1960, les hommes politiques ont recherché le soutien des confréries. Senghor, pourtant chrétien, avait fait des Mourides et des Tidianes ses alliés. Les califes généraux ne donnent plus de consigne de vote depuis 1988, mais il y a toujours une concurrence entre les candidats pour apparaître comme leur choix privilégié, poursuit le chercheur, a indiqué Libé. 

Pour La Croix, "Macky Sall aborde la présidentielle au Sénégal en bâtisseur". Construction de routes, de ponts et d’une ligne de chemin de fer : le Sénégal change de visage, même si l’opposition dénonce des travaux en trompe l’œil, le président Macky Sall mise sur ces réalisations pour obtenir sa réélection lors du scrutin présidentiel du 24 février, a souligné le quotidien.

 "Ces grands travaux ont permis d’attirer les financements internationaux. Et la croissance du Sénégal est donc passée de 3,5 pc en 2013 à 6,2 pc en 2018. Cela classe le Sénégal dans le peloton de tête des pays africains émergents, derrière le Ghana et l’Éthiopie qui sont à 8 pc, mais proche de la Côte d’Ivoire qui est à 7 pc», a écrit La Croix.

Le pays, a continué le quotidien catholique, devrait encore connaître une accélération à partir de 2021, avec la mise en exploitation de gisements pétroliers en mer. 

"Cela va apporter 5 pc de croissance supplémentaire par an. Cela fera du Sénégal un champion africain",, analyse un bon observateur, mais pour un étudiant sénégalais, "le problème, c’est que la croissance est pour les firmes étrangères, pas pour les Sénégalais" et critique ce "président des (poses de) premières pierres" », qui "passe son temps à inaugurer des chantiers non-terminés".

L’Humanité avec son papier «  Sénégal : Macky Sall, le libéral ultra favori » a indiqué que le candidat à la présidentielle l’actuel chef de l’État a habilement neutralisé toute forme d’opposition.

"Ultra favori, Macky Sall bénéficie toujours du soutien de la coalition qui l’a porté au pouvoir en 2012, socialistes, progressistes et apparentés communistes inclus, que le chef de l’État a habilement inclus dans le partage du pouvoir, à l’image du perchoir de l’Assemblée nationale toujours aux mains de Moustapha Niasse", a souligné L’Humanité.

-0- PANA  BM/JSG 24fév2019