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L'UNESCO demande plus d'actions pour combattre la violence et l'intimidation à l'école

Paris, France (PANA) - Près d'un élève sur trois dans le monde déclare avoir été agressé physiquement au moins une fois dans l'année, a indiqué mercredi, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation et la culture (UNESCO). 
 

L'agence appelle à une meilleure protection des élèves contre les agressions physiques, verbales et psychologiques dans un rapport publié à la veille de la Journée internationale contre la violence et le harcèlement à l'école, y compris la cyberintimidation.
 

« À l'école, chaque enfant doit se sentir respecté, accepté et en sécurité, afin de pouvoir apprendre et se développer », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l'UNESCO ( ).
 

« Cette Journée internationale doit susciter un effort collectif pour intensifier la lutte contre la violence et le harcèlement dans l'éducation », a-t-elle ajouté.
 

L'UNESCO note qu'au niveau mondial, un élève sur trois déclare avoir été victime de brimades au cours du mois précédent. La cyberintimidation est également de plus en plus répandue et touche 10% des enfants. 
 

Ces phénomènes ont de graves conséquences non seulement sur l'apprentissage, mais aussi sur la santé mentale, a déclaré l'agence, car les victimes de brimades sont deux fois plus susceptibles de souffrir de solitude sévère, d'insomnie et de pensées suicidaires.
 

La violence à l'école touche de manière disproportionnée certains groupes en fonction de facteurs tels que le sexe, l'orientation sexuelle, le statut socio-économique et d'autres marqueurs d'identité, les filles étant particulièrement vulnérables.
 

Jusqu'à un quart des adolescentes subissent des violences fondées sur le sexe, et jusqu'à 40% de ces incidents se produisent à l'école. Dans le monde entier, 42% des jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ont été « ridiculisés, moqués ou menacés à l'école », principalement par d'autres élèves, en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, selon UN News.
 

Le rapport de l'UNESCO souligne le rôle essentiel des politiques publiques, des normes et de la coopération multisectorielle pour lutter contre la violence et les brimades dans l'éducation. Il note que seuls 32 États, soit 16%, disposent d'un cadre juridique complet pour traiter cette question.
 

Il appelle à une action immédiate et soutenue pour transformer les écoles en havres de paix où chaque élève peut s'épanouir, à l'abri de la peur et du danger.
 

Pour renforcer les efforts, l'UNESCO a produit une évaluation mondiale résumant les données des dernières années. Ses 194 États membres ont également reçu un ensemble de lignes directrices, une série de notes thématiques et un guide à l'intention des enseignants pour lutter contre la violence sexiste à l'école. 
 

En outre, des recommandations sur les brimades à l'école et une note technique sur le rôle clé des enseignants ont été produites. 
 

L'UNESCO soutient également de nombreux projets sur le terrain visant à mettre en pratique ses recommandations, notamment en Afrique et en Asie par le biais du programme Connecting with Respect.
 

Cette initiative contribue à prévenir le harcèlement sexiste en encourageant les élèves à se traiter mutuellement avec respect et en montrant aux victimes à qui s'adresser pour obtenir de l'aide. L'UNESCO a également formé plus de 20 000 éducateurs en Afrique de l'Ouest pour créer un environnement scolaire sans violence.
 

Le mois dernier, l'UNESCO a également lancé un nouveau projet consacré à la santé mentale des écoliers en France. 
 

Ce projet de deux ans - établi en collaboration avec le pays et la Commission européenne - vise à renforcer les compétences des équipes éducatives dans ce domaine et à créer des réseaux de soutien aux élèves qui réunissent des enseignants, des éducateurs, du personnel de santé et des services sociaux.
 

L'agence a également souligné l'importance de concevoir des programmes d'enseignement qui garantissent que les contenus éducatifs promeuvent les valeurs de paix et de respect d'autrui, comme l'exprime sa Recommandation sur l'éducation pour la paix, les droits de l'homme et le développement durable que ses États membres ont adoptée à l'unanimité l'année dernière.
 

L'UNESCO a instauré la Journée internationale contre la violence et le harcèlement à l'école, y compris la cyberintimidation, en 2019, qui a lieu tous les premiers jeudis du mois de novembre. 
 

Elle reconnaît que la violence à l'école sous toutes ses formes est une atteinte aux droits des enfants et des adolescents à l'éducation, à leur santé et à leur bien-être.
-0- PANA MA/BAI/IS/SOC 07nov2024