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L'ONU met en garde contre une attaque imminente des civils piégés à El Fasher, au Soudan

New York, Etats-Unis (PANA) - La montée de la violence dans l'Etat du Darfour Nord au Soudan a fait des dizaines de morts et des personnes ont été prises au piège dans la ville d'El Fasher, qui abrite environ 800.000 personnes, dont beaucoup ont été déplacées à cause des combats. 

Dans une note aux correspondants publiée vendredi, l'ONU a déclaré qu'il y avait "des rapports de plus en plus alarmants d'une escalade dramatique des tensions".

"Les Forces de soutien rapide (FSR) encercleraient El Fasher, ce qui suggère qu'une action coordonnée pour attaquer la ville pourrait être imminente. Simultanément, les Forces armées soudanaises (FAS) semblent se positionner", ajoute le communiqué.

Une attaque contre la ville aurait des conséquences dévastatrices pour les civils, poursuit le communiqué du bureau du porte-parole de l'ONU.

"Cette escalade des tensions se produit dans une région déjà au bord de la famine. Le Secrétaire général réitère son appel à toutes les parties pour qu'elles s'abstiennent de combattre dans la région d'El Fasher".

Au total, environ 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d'une aide humanitaire, et plus de huit millions d'entre elles ont été contraintes de fuir leur domicile. Plus de 14 000 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers blessées.

Environ 1,8 million de personnes ont fui à travers les frontières du pays pour échapper aux combats violents.

Dans une nouvelle alerte lancée vendredi au sujet du Darfour, Volker Türk, le responsable des droits de l'homme des Nations unies, a cité des informations selon lesquelles les armées rivales ont lancé des attaques aveugles en utilisant "des obus de mortier et des roquettes tirés par des avions de combat sur des quartiers résidentiels".

Depuis que la RSF a commencé à pénétrer dans la capitale de l'État, El Fasher, au moins 43 personnes auraient été tuées, dont des femmes et des enfants.

"Les civils sont pris au piège dans la ville, la seule du Darfour encore aux mains des forces armées soudanaises, et ils ont peur d'être tués s'ils tentent de fuir, a déclaré le Haut Commissaire.

M. Türk a noté que la situation désastreuse avait été aggravée par une grave pénurie de produits de première nécessité, car les camions de livraison "ne peuvent pas traverser librement le territoire contrôlé par les Forces de soutien rapide".

Il a ajouté que les forces de soutien rapide avaient incendié des villages dans l'ouest d'El Fasher, notamment Durma, Umoshosh, Sarafaya et Ozbani, ce qui laisse présager "de nouvelles violences à caractère ethnique au Darfour, y compris des massacres".

L'année dernière, les combats et les attaques entre la tribu arabe Rizeigat et le peuple africain Masalit dans l'ouest du Darfour ont fait des centaines de morts et de blessés parmi les civils et des milliers de personnes ont été déplacées, a noté le Haut Commissaire, qui a appelé à la fin de ce conflit qui dure depuis plus d'un an.

La semaine dernière, Rosemary DiCarlo, responsable des affaires politiques et de la consolidation de la paix aux Nations unies, a déclaré au Conseil de sécurité que la situation au Soudan était "une crise aux proportions épiques, entièrement provoquée par l'homme".

Le directeur des opérations du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) Edem Wosornu, a également averti que le siège d'El Fasher par les FSR représentait un danger extrême et immédiat pour les civils dans cette ville et dans d'autres régions du Darfour, où plus de neuf millions de personnes ont un besoin urgent d'assistance.

-0- PANA MA/MTA/JSG/SOC 27avr2024