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Guerre au Soudan : La situation humanitaire au Soudan à nouveau dénoncée par une agence de l'ONU

New York, Etats-Unis (PANA) - Edem Wosornu, directrice des Opérations et du Plaidoyer au Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a déclaré qu'un an après, les perspectives pour le peuple soudanais sont "sombres".

Des niveaux extrêmement préoccupants de violence sexuelle liée au conflit continuent d'être signalés, et les travailleurs humanitaires, les agents de santé et les volontaires locaux sont tués, blessés, harcelés et arrêtés en toute impunité, a-t-elle déclaré au nom du coordinateur des secours d'urgence des Nations unies, Martin Griffiths.

En outre, l'escalade de la violence au cours des dernières semaines représente un danger extrême et immédiat pour les 800 000 civils qui résident à El Fasher et risque de déclencher de nouveaux affrontements dans d'autres régions du Darfour, où plus de neuf millions de personnes ont un besoin urgent d'assistance, a-t-elle déclaré au Conseil de sécurité des Nations unies.

Entre-temps, l'insécurité alimentaire au Soudan a atteint des niveaux record, avec 18 millions de personnes souffrant de faim aiguë, un chiffre qui devrait augmenter à l'approche de la période de soudure, a déclaré Mme Wosornu, notant que l'OCHA avait lancé un plan de prévention de la famine la semaine dernière.

"Si nous voulons éviter la famine, les parties doivent prendre des mesures urgentes pour faciliter l'aide humanitaire à tous les civils dans le besoin, comme l'exige le droit international humanitaire", a-t-elle déclaré.

Ce qu'il faut maintenant, c'est une action renforcée pour protéger les travailleurs humanitaires afin qu'ils puissent apporter une aide vitale, plus de fonds et plus d'engagement international pour faire taire les armes, a-t-elle ajouté.

"Nous avons besoin d'un changement fondamental dans la manière dont nous soutenons le Soudan", a déclaré Mme Wosornu. "Le peuple soudanais ne peut pas attendre un mois, une semaine ou même un jour de plus pour que ses souffrances cessent. Chaque jour qui passe met de nouvelles vies en danger".

Exprimant sa gratitude pour les promesses faites lors de la récente conférence humanitaire de Paris sur le Soudan, elle a déclaré que les fonds devaient être déboursés dès que possible et que "nous disposons d'une fenêtre très étroite pour réagir".

"Dans les six semaines à venir, nous devons prépositionner des fournitures vitales avant le début de la saison des pluies en juin. Nous devons fournir des semences aux agriculteurs avant la saison des plantations en juin, et de l'argent aux personnes déplacées avant qu'elles ne sombrent encore plus profondément dans la faim".

OCHA fera "tout ce qui est en son pouvoir", mais Mme Wosornu a déclaré que "nous ne pouvons pas le faire seuls".

"Nous avons besoin de votre aide", a-t-elle déclaré aux membres du Conseil. "Il est temps d'agir, avant qu'il ne soit trop tard. Des millions de vies dépendent de nous.

-0- PANA MA/MTA/IS/SOC 21avr2024