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France : L’Armée nationale libyenne (ANL) appelée à libérer la députée libyenne Siham Sergiwa

Paris, France (PANA) – Amnesty international a appelé lundi l’Armée nationale libyenne (ANL) à libérer Siham Sergiwa, la députée libyenne qui critiquait ouvertement l’offensive actuelle sur Tripoli et qui a été enlevée par des hommes armés lors d’une descente de nuit dans sa maison à Benghazi en juillet 2019.

 

« L’Armée nationale libyenne, qui contrôle Benghazi, doit veiller à la libération immédiate et inconditionnelle de Siham Sergiwa, et s’abstenir de mener de nouvelles attaques contre des civils. Personne ne devrait être pris pour cible en raison de ses opinions ou affiliations politiques. En attendant sa libération, l’ANL doit révéler ce qui lui est arrivé, le lieu où elle se trouve et veiller à ce qu’elle soit protégée de la torture et des autres formes de mauvais traitements », a déclaré Amnesty international lundi, dans un communiqué de presse.

 

Le 17 juillet dernier, à l’aube, des dizaines d’hommes armés, masqués et en tenue militaire ont pris d’assaut le domicile de la députée et se sont emparés d’elle, ont blessé son mari par balle et battu violemment son fils.

 

L’ONG internationale a ajouté que Siham Sergiwa semble avoir été attaquée en représailles pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions et avoir critiqué l’offensive de l’Armée nationale libyenne contre Tripoli; les craintes concernant sa sécurité ne font qu’augmenter un mois après son enlèvement.

 

« Bien que l’identité des auteurs de ces actes n’ait pas encore été établie, les déclarations de témoins indiquent que les assaillants étaient affiliés à l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée, commandée par le général Khalifa Haftar. Plus tôt ce jour-là, Siham Sergiwa avait donné une interview télévisée au cours de laquelle elle avait critiqué l’offensive de l’ANL visant à "capturer" Tripoli », a expliqué l’organisation internationale.

 

Par ailleurs, a précisé le communiqué, après l’attaque, le message : « l’armée est une ligne rouge » et « vengeurs du sang » (Awliya Al-Dam) a été peint sur un mur de la maison, ce qui a conduit un témoin à penser que Siham Sergiwa avait été enlevée par Awliya Al-Dam, une brigade armée affiliée à l’ANL composée de proches des victimes d’attaques mortelles ayant eu lieu à Benghazi depuis 2011.

 

« L’enlèvement de Siham Sergiwa montre quelles sont les conséquences tragiques de l’incapacité des autorités libyennes à protéger les militants et les voix critiques contre les attaques de représailles. De nos jours, les femmes ayant une fonction publique qui osent dénoncer le non-respect de la loi et les milices peuvent être réduites au silence par quelque moyen que ce soit », a conclu Amnesty.

-0- PANA BM/IS/SOC 19août2019