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Etats-Unis : "Les journalistes qui couvrent les conflits, des travailleurs essentiels pour une "paix durable", selon António Guterres



New York, États-Unis (PANA) - Les journalistes et autres travailleurs des médias dans les zones de guerre du monde entier sont des témoins fiables qui contribuent à forger la paix et doivent être mieux protégés par le droit humanitaire international, a déclaré, mercredi, le chef de l'ONU, Antonio Guterres.

 

M. Guterres a déclaré, dans le communiqué publié par son porte-parole, qu'il reste profondément préoccupé et a condamné les attaques contre les journalistes et les travailleurs des médias en général, appelant à "des efforts concertés pour lutter contre l'impunité généralisée de ces crimes".

 

En 2018-2019, l'UNESCO - l'agence culturelle des Nations Unies qui défend la sécurité et la protection des journalistes - a recensé 67 meurtres de journalistes dans des pays en proie à des conflits armés, dont 23 étaient directement impliqués dans la couverture des hostilités sur les champs de bataille.

 

"Outre les attaques mortelles, les journalistes qui couvrent les conflits sont confrontés à toute une série d'autres menaces, notamment la violence entraînant des blessures, la détention arbitraire, le refus de visas et les restrictions à la circulation dans, à travers ou hors des zones de conflit", a déclaré le Secrétaire général.  

 

Selon une déclaration des Nations Unies, même si l'année 2020 a vu une "légère diminution" du taux d'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, 87% de ces cas dans le monde n'ont toujours pas été résolus, a indiqué l'UNESCO au début du mois.


Selon le rapport du directeur général de l'UNESCO intitulé "la sécurité des Journalistes et le danger de l'impunité", seulement 13% des cas de crimes contre les journalistes dans le monde ont été signalés comme "résolus", contre 12% en 2019 et 11% en 2018.

 

Le rapport biennal indique également qu'en 2018-19, un total de 156 meurtres de journalistes ont été enregistrés dans le monde entier, et qu'au cours de la dernière décennie, un journaliste a été tué - en moyenne - tous les quatre jours.

 

Vers la fin du mois de septembre2020, 39 journalistes avaient été tués , ajoute le rapport.

 

Le chef de l'ONU a déclaré que "le rôle fondamental des journalistes pour assurer l'accès à une information fiable est essentiel pour parvenir à une paix durable, au développement durable et aux droits de l'homme", et a rappelé que tous les civils, "y compris les journalistes civils engagés dans des missions professionnelles au niveau des zones de conflit armé, doivent être respectés et protégés en vertu du droit international humanitaire".

 

Il a appelé toutes les parties aux conflits et les combattants - ainsi que "la communauté internationale dans son ensemble, à protéger les journalistes et à leur permettre d'exercer leur profession dans de bonnes conditions".

 

"Le journalisme reste une profession dangereuse : les menaces qui pèsent sur les journalistes sont nombreuses et de grande envergure", a déclaré le rapport de l'UNESCO, la semaine dernière, qui coïncidait avec la Journée internationale pour mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes.

 

"Si le nombre de victimes liées aux pays en conflit armé a diminué, les attaques fatales contre les journalistes qui couvrent des sujets liés à la corruption, aux violations des droits de l'homme, aux crimes environnementaux, aux trafics et aux méfaits politiques, ont augmenté dans d'autres pays".

 

Le rapport est soumis tous les deux ans au Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l'UNESCO. Il permet aux États de faire le point sur les évolutions mondiales et de discuter des défis liés à la promotion de la sécurité des journalistes et à la lutte contre l'impunité.

 

Selon le rapport, les journalistes de télévision constituent le groupe le plus important des victimes.

 

En 2018 et 2019, les journalistes de télévision représentent 30% des journalistes tués avec 47 décès, suivis par la radio avec 24% et la presse écrite avec 21% des meurtres.

 

En outre, comme les années précédentes, la majorité des victimes étaient des journalistes locaux couvrant des sujets locaux, avec 95 journalistes locaux tués en 2018 et 56 journalistes locaux perdant la vie en 2019, représentant respectivement 96% et 98% des décès pour les deux années.

 

Selon la déclaration, cette semaine encore, un journaliste mexicain qui s'apprêtait à passer en direct à l'antenne d'une chaîne d'information numérique, avec un reportage qui aurait impliqué la macabre découverte de restes humains, a été abattu de plusieurs balles et est mort de ses blessures peu après.

 

Israel Vazquez, de la chaîne El Salmantino, se trouvait dans la ville de Salamanque, selon les informations, et une équipe spéciale serait en train d'enquêter sur la mort du journaliste, bien qu'aucune arrestation n'ait été effectuée jusqu'à présent.

 

Il est le troisième journaliste tué au Mexique au cours du dernier mois, selon le Comité pour la protection des journalistes, et neuf ont été tués au cours de l'année écoulée, selon Reporters sans frontières.

 

Beaucoup de ceux qui ont été tués depuis de nombreuses années faisaient des reportages sur la corruption, ou sur les influents cartels de la drogue qui agissent souvent dans une quasi-impunité.

-0- PANA MA/BAI/IS 12nov2020