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Crise éthiopienne : Installation d'une équipe de surveillance de l'accord de paix

Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) - Une mission composée de trois membres a été investie jeudi sous les auspices de l'Union africaine (UA) pour surveiller, vérifier et faire respecter l'accord de cessation des hostilités du 2 novembre qui a mis fin à une guerre acharnée de deux ans entre le gouvernement fédéral d'Éthiopie et le Front de libération du peuple du Tigré .

Cette mission de surveillance, de vérification et de mise en œuvre contrôlera l'application de l'accord civil et militaire conformément à l'accord de paix, a rapporté l'Agence de presse éthiopienne (ENA).

Elle est composée du major général, Stephen Radina du Kenya, du colonel Rufai Umer Mairiga du Nigéria et du colonel Tefo Sekole d'Afrique du Sud.

L'équipe a été installée alors que la mise en œuvre de l'accord négocié par l'UA s'accélère pour rétablir une vie normale dans la région du Tigré, dans le Nord de l'Éthiopie ravagé par la guerre.

L'ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, l'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, et le secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), Workneh Gebeyehu, étaient présents à Mekelle, la capitale de la région du Tigré.

L'accord de cessation des hostilités a été signé à Pretoria, en Afrique du Sud, le 2 novembre, à l'issue de pourparlers menés par l'Union africaine sous la médiation de l'ancien président Obasanjo, de l'ancien président kenyan Uhuru Kenyatta et de l'ancienne vice-présidente sud-africaine, le Dr Phumuzile Mlambo-Ngcuka.

Selon l'ENA, l'équipe a supervisé la remise des institutions gouvernementales de Mekelle à la Police fédérale.

Le chef de la mission, Stephen Radina, a déclaré que ce processus était un moyen important de comprendre la mise en œuvre de l'accord de paix.

La mission surveillera les performances, les vérifiera et rendra compte des résultats à l'UA.

Les services de base sont revenus à la vie dans la région du Tigré depuis la signature de l'accord de paix; les services de télécommunications, les opérations de dizaines de succursales bancaires, le rétablissement de l'électricité et le transport aérien ont repris.

Quelque 107 000 tonnes d'aides humanitaires, environ 1 400 tonnes de médicaments et 10 000 tonnes d'articles non alimentaires ont également été livrés. 

Les routes et autres infrastructures endommagées sont en cours de reconstruction et les hôpitaux ont commencé à fournir des services, selon ENA.

L'envoyé spécial de l'UA, l'ancien président Obasanjo, a confirmé que l'aide humanitaire d'urgence était fournie dans la région de Tigré et que les services de base avaient commencé.

Il a déclaré que la visite à Mekelle d'une délégation de hauts fonctionnaires du gouvernement dirigée par le président de la Chambre des représentants, Tagesse Chafo, avait confirmé l'engagement du gouvernement.

L'ancien président Obasanjo a apprécié l'engagement du gouvernement à reprendre les services de base et à rendre l'aide humanitaire accessible ; il a remercié les dirigeants des deux parties pour le bon travail qu'ils ont accompli.

Il a ajouté que l'UA, le peuple éthiopien et les dirigeants civils et militaires des deux parties avaient joué un rôle important pour obtenir ce résultat.

L'ancien président Kenyatta a déclaré : "Les dirigeants méritent des éloges pour ce résultat, et nous continuerons à renforcer notre coopération."

Il a ajouté que la mise en œuvre de l'accord de paix était une démonstration claire qu'il était possible d'apporter une solution africaine aux problèmes de l'Afrique.

Selon l'ENA, un haut dirigeant du FPLT, Getachew Reda, a confirmé que l'accord était appliqué par les deux parties.

Entre-temps, la Police fédérale a annoncé qu'elle avait repris la protection des institutions fédérales à Mekelle, telles que l'aéroport, les centrales électriques, les installations de télécommunications et les banques.

La Police fédérale a également déclaré qu'elle avait maintenu la paix et avait aidé les populations à retourner dans leurs foyers.

À la suite de l'accord du 2 novembre, les commandants militaires de l'Éthiopie et du FPLT ont également signé un accord à Nairobi, au Kenya, aux termes duquel ils se sont engagés à assurer un accès humanitaire sans entrave et à clarifier les modalités d'application de la cessation des hostilités.

Le conflit éthiopien a débuté le 3 novembre 2020 lorsque les forces du FPLT ont attaqué les forces fédérales à Mekelle et que le Premier ministre Abiy Ahmed a réagi le lendemain.

Les combats ont connu une accalmie de cinq mois, mais les hostilités ont repris le 24 août.

Les combats ont fait des milliers de morts, déplacé des millions de personnes, détruit les moyens de subsistance et créé un énorme problème humanitaire sur fond d'allégations de violations des droits de l'homme, y compris de possibles crimes de guerre.

-0- PANA MA/MTA/JSG/SOC 30déc2022