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Crise éthiopienne : Les forces spéciales d'Amhara se retirent d'une ville de la région du Tigré

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Les Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF en anglais) ont déclaré jeudi, que les membres des forces spéciales de la région d'Amhara qui se trouvaient dans la ville de Shire, dans la région du Tigré, à environ 140 km au nord-ouest de Mekelle, la capitale du Tigré, se sont retirés de la zone.

Selon le média éthiopien, Addis Standard, citant une déclaration de l'ENDF, ce retrait a été effectué dans le cadre de l'accord de paix conclu entre le gouvernement fédéral et les dirigeants de la région du Tigré en Afrique du Sud et au Kenya en novembre dernier.

Le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), dont les forces ont mené une guerre de deux ans contre le gouvernement fédéral éthiopien, a déclaré il y a quelques jours, avoir rendu les armes dans le cadre de l'accord de paix du 2 novembre 2022. 

"Le Tigré a remis ses armes lourdes dans le cadre de son engagement à mettre en œuvre l'accord de Pretoria, et l'Equipe de contrôle et de vérification l'a confirmé", a tweeté mardi soir, Getachew Reda, porte-parole du FPLT.

"Nous espérons et attendons que cela contribue grandement à accélérer la mise en œuvre complète de l'accord; nous espérons et attendons", a-t-il répété.

Les deux parties ont signé un accord de cessation des hostilités à Pretoria, en Afrique du Sud, le 2 novembre 2022, à l'issue de pourparlers menés par l'Union africaine sous la médiation de l'ancien président nigérian, Obasanjo, de l'ancien président kényan, Uhuru Kenyatta et de l'ancien vice-président sud-africain, Phumuzile Mlambo-Ngcuka.

Par la suite, les commandants militaires du gouvernement fédéral et du FPLT ont également signé un accord à Nairobi, au Kenya, aux termes duquel ils se sont engagés à assurer un accès humanitaire sans entrave et à clarifier les modalités de mise en œuvre de la cessation des hostilités.

Une mission de trois membres a été lancée à la fin de l'année dernière sous la tutelle de l'UA pour surveiller, vérifier et faire respecter la fin de la guerre.

Le communiqué de jeudi de l'ENDF indique que les forces spéciales Amhara ont été inspectées et ont quitté les lieux en présence du général Abebaw Tadesse, chef d'état-major adjoint de l'ENDF, qui a déclaré que les forces quittaient la région conformément aux ordres du gouvernement et sur la base de l'accord de paix.

Les services de base ont repris dans la région du Tigré depuis la signature de l'accord de paix : les services de télécommunications, les opérations de dizaines de succursales bancaires, le rétablissement de l'électricité et le transport aérien ont repris.

Plus de 100 000 tonnes d'aide humanitaire, environ 1 400 tonnes de médicaments et 10 000 tonnes d'articles non alimentaires ont également été livrés. 

Les routes et autres infrastructures endommagées sont en cours de reconstruction et les hôpitaux ont commencé à fonctionner.

La Police fédérale a annoncé avoir repris la protection des institutions fédérales à Mekelle, la capitale de la région du Tigré, telles que l'aéroport, les centrales électriques, les installations de télécommunications et les banques.

Elle a également déclaré qu'elle maintenait la paix au sein de la population et l'aidait à retourner dans ses foyers.

Le conflit éthiopien a commencé le 3 novembre 2020, lorsque les forces du FPLT ont attaqué les forces fédérales à Mekelle et que le Premier ministre Abiy Ahmed a réagi le lendemain.

Les combats ont connu une accalmie de cinq mois, mais les hostilités ont repris le 24 août de l'année dernière.

Les combats ont fait des milliers de victimes, déplacé des millions de personnes, détruit les moyens de subsistance et créé un énorme problème humanitaire sur fond d'allégations de violations des droits de l'homme, y compris de possibles crimes de guerre.

-0- PANA MA/NFB/IS/SOC 13janv2023