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Crise éthiopienne : Ethiopian AIrlines reprend ses vols vers une autre ville de la région du Tigré

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - La compagnie aérienne nationale éthiopienne a repris lundi ses vols réguliers à destination de Shire, une deuxième ville de la région du Tigré, conformément à l'accord de paix qui a mis fin à la guerre de deux ans entre le gouvernement fédéral et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT).

Ethiopian Airlines a déclaré que la compagnie avait repris ses vols conformément à la promesse du gouvernement fédéral d'appliquer effectivement l'accord de paix.

L'Agence éthiopienne de presse, Ethiopia News Agency (ENA) a cité des passagers du premier vol qui ont déclaré que la reprise des vols réguliers vers Shire était une démonstration de l'obtention de la paix qu'ils attendaient.

Ethiopian Airlines a repris mercredi dernier ses vols réguliers vers Mekelle, la capitale de la région du Tigré, suite aux instructions données par le Premier ministre Abiy Ahmed aux directeurs généraux de divers organismes pour accélérer la reprise des services dans cette région ravagée par la guerre.

Des entreprises publiques ont fait savoir qu'elles intensifiaient leurs activités de prestation de services dans la région du Tigré après la visite à Mekelle, il y a une semaine, d'une délégation du gouvernement fédéral conduite par le président de la Chambre des représentants des peuples, Tagesse Chafo.

Le PDG du groupe Ethiopian Airlines, Mesfin Tasew, a annoncé la semaine dernière que la compagnie aérienne commencerait par un vol par jour à destination de Mekelle et en augmenterait progressivement le nombre, tandis que les efforts ont été intensifiés pour reprendre les vols vers d'autres aéroports de la région du Tigré.

Les services de base ont été rétablis dans la région, notamment les services de télécommunications, le fonctionnement de dizaines d'agences bancaires et le rétablissement de l'électricité.

Quelque 107 000 tonnes d'aide humanitaire, environ 1 400 tonnes de médicaments et 10 000 tonnes d'articles non alimentaires ont également été livrées. 

Les routes et autres infrastructures endommagées sont en cours de reconstruction, tandis que les hôpitaux ont commencé à fournir des services, selon l'ENA.

La Police fédérale a annoncé qu'elle avait repris la protection des institutions à Mekelle, telles que l'aéroport, les centrales électriques, les installations de télécommunication et les banques.

L'accord de cessation des hostilités a été signé à Pretoria, en Afrique du Sud, le 2 novembre, à l'issue de pourparlers menés sous l'égide de l'Union africaine par l'ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, l'ancien vice-présidente sud-africaine, Phumuzile Mlambo-Ngcuka, et l'ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta.

Par la suite, les chefs militaires de l'Ethiopie et du FPLT ont également signé un accord à Nairobi, au Kenya, dans lequel ils se sont engagés à assurer un accès humanitaire sans entrave et à clarifier les modalités de mise en œuvre de la cessation des hostilités.

Une mission de trois membres a été mise en place jeudi dernier sous l'égide de l'Union africaine (UA) pour surveiller, vérifier et appliquer l'accord.

Le conflit éthiopien a débuté le 3 novembre 2020 lorsque les forces du FPLT ont attaqué les forces fédérales à Mekelle, et que le Premier ministre Abiy a réagi le lendemain.

Les combats ont connu une accalmie de cinq mois, mais les hostilités ont repris le 24 août.

Les combats ont fait des milliers de morts, entraîné le déplacement de millions de personnes, détruit les moyens de subsistance et créé un énorme problème humanitaire sur fond d'allégations de violations des droits de l'homme, y compris de possibles crimes de guerre.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 02jan2023