PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Cotonou sous la hantise des inondations
Cotonou, Bénin (PANA) - Par Thérèse Isséki, correspondante de la PANA
En dépit des dispositions prises par les autorités municipales de la capitale économique béninoise à travers l’opération "Cotonou en campagne contre les inondations" (3CI), les populations de cette métropole vivent depuis quelques jours les affres des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville.
Curage systématique des caniveaux, relèvement de certaines rues dans les quartiers inondables, utilisation de motopompes pour évacuer l’eau vers les caniveaux et bien d’autres travaux d’assainissement dans la ville de Cotonou, n’ont rien pu faire contre la furie des eaux qui ont pris d’assaut toute la ville.
Gérables encore en début de semaine, les inondations provoquées par les pluies qui se déversent depuis mercredi sur la métropole béninoise l’ont rendue méconnaissable.
A Fidjrossè, Sainte Rita, Avotrou, Fifadji, Vossa, Kpankpan, Agla Hlazounto, des quartiers situés dans des zones inondables, les populations vivent déjà le cauchemar et appellent à l’aide les autorités compétentes.
Dans le 12ème arrondissement de Cotonou, la voie pavée d’Agla Hlazounto ne l’est plus que de nom. A la place de cette artère pavée il y a une quinzaine d’années pour desservir les quartiers environnants et les périphéries, s’est installé un grand étang où ne peuvent s’aventurer que les camions et les véhicules 4x4. L’inondation de cette voie où l’eau s’étend sur plus de 3km, isole les localités environnantes du reste de la ville.
En début de semaine dernière, les motocyclistes contournaient l’eau par la voie ferrée au risque de se faire surprendre par le train, mais depuis mercredi, personne ne s’y aventure en dehors des garçons qui y pataugent pour aider les imprudents à dégager leurs engins moyennant quelques pièces de monnaie.
Ces jeunes en quête d’emploi saisonnier se font de plus en plus rares depuis que le volume de l’eau s’est accru, atteignant certains d’entre eux à la taille.
D’un côté ou de l’autre du périmètre annexé par l’eau, les populations attendent soit un camion ou une voiture 4x4 qui accepterait leur aide pour traverser au prix de 100 ou 150 FCFA. La profondeur et l’étendue de l’étang circonstanciel tiennentt les usagers en respect.
La situation n’est pas plus reluisante à Fifadji, Vossa et Ladji où des piroguiers qui s’étaient chargés de la navette lors des grandes inondations de 2010, affûtent déjà leurs armes.
"Une seule journée de pluie abondante et le trajet ne pourra se faire qu’en pirogue à Fifadji et Vossa", prédit Houssou Paul, un natif du quartier.
Là où ils existent, les caniveaux n’arrivent plus à contenir toute l’eau qui, faute de déversoir, prend d’assaut tous les espaces, notamment les routes et les maisons.
Plusieurs voies bitumées de la capitale économique béninoise sont inondées et impraticables. Des marchés sont par endroits inaccessibles et des magasins fermés, causant d’énormes manques à gagner à l’économie.
Bien que les vacances scolaires soient programmées pour la fin du mois de juillet, certaines écoles assiégées par l’eau ont été obligées d’anticiper. Seuls les candidats au Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et au Baccalauréat continuent de se rendre à l’école.
Les parents eux-mêmes hésitent à y envoyer leurs enfants de peur qu’ils n’aillent patauger dans l’eau.
Dans l’administration, surtout celle publique, le retard et l’absentéisme ont repris droit de cité.
Selon les responsables de la Mairie de Cotonou, une solution définitive aux problèmes d’inondation dans la ville de Cotonou nécessite un investissement de 250 milliards de FCFA.
Cette municipalité qui a acquis, il y a quelques mois, du matériel pour un coût avoisinant le milliard dans le cadre de ce programme (3CI) ne voit pas encore le bout du tunnel face au phénomène.
La ville de Cotonou est en proie, et de manière récurrente, à des inondations, surtout dans les 12ème et 13ème arrondissements, qui regroupent les quartiers les plus inondables. Plusieurs plans ont été conçus et mis en œuvre par la mairie de Cotonou, sans encore des résultats satisfaisants.
Selon des statistiques récentes, les inondations touchent chaque année environ 10.000 logements à Cotonou (près de 10% des logements) et 300 à Porto-Novo (1% des logements).
Les hôpitaux craignent déjà une recrudescence de certaines affections telles que la malaria, la diarrhée, le choléra et la dysenterie.
Des ONG, des sociétés et des établissements s’activent à mobiliser du sang en vue de renforcer le stock de la banque de sang du Centre national hospitalier et universitaire (CNHU-Hubert Coutoukou Maga) débordé par les demandes en période d’inondation.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Bénoit Dégla, a annoncé des mesures pour reloger les personnes dont les habitations seraient envahies par l’eau. A cet effet, ce département ministériel qui en appelle à la solidarité nationale, publie actuellement un communiqué sur les mesures d’urgence à prendre en cas d’inondation.
Selon des statistiques récentes, 190.000 cas de diarrhée et 30.000 de malaria sont signalés chaque année.
En prenant en compte l'ensemble des maladies liées à une mauvaise qualité de l'eau et l'ensemble des cas traités et non traités, ce sont environ 350.000 à 400.000 cas annuels de maladies liées à la mauvaise qualité de l'environnement qui sont répertoriés.
En 2010, rappelle-t- on, les inondations avaient affecté 55 communes sur les 77 que compte le pays et avaient fait 46 morts, 680. 000 sinistrées et 150. 000 personnes sans abri. Quelque 600 écoles avaient été inondées, empêchant 60.000 enfants d'effectuer la rentrée scolaire 2010-2011.
-0- PANA IT/TBM/SOC 02juil2012
En dépit des dispositions prises par les autorités municipales de la capitale économique béninoise à travers l’opération "Cotonou en campagne contre les inondations" (3CI), les populations de cette métropole vivent depuis quelques jours les affres des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville.
Curage systématique des caniveaux, relèvement de certaines rues dans les quartiers inondables, utilisation de motopompes pour évacuer l’eau vers les caniveaux et bien d’autres travaux d’assainissement dans la ville de Cotonou, n’ont rien pu faire contre la furie des eaux qui ont pris d’assaut toute la ville.
Gérables encore en début de semaine, les inondations provoquées par les pluies qui se déversent depuis mercredi sur la métropole béninoise l’ont rendue méconnaissable.
A Fidjrossè, Sainte Rita, Avotrou, Fifadji, Vossa, Kpankpan, Agla Hlazounto, des quartiers situés dans des zones inondables, les populations vivent déjà le cauchemar et appellent à l’aide les autorités compétentes.
Dans le 12ème arrondissement de Cotonou, la voie pavée d’Agla Hlazounto ne l’est plus que de nom. A la place de cette artère pavée il y a une quinzaine d’années pour desservir les quartiers environnants et les périphéries, s’est installé un grand étang où ne peuvent s’aventurer que les camions et les véhicules 4x4. L’inondation de cette voie où l’eau s’étend sur plus de 3km, isole les localités environnantes du reste de la ville.
En début de semaine dernière, les motocyclistes contournaient l’eau par la voie ferrée au risque de se faire surprendre par le train, mais depuis mercredi, personne ne s’y aventure en dehors des garçons qui y pataugent pour aider les imprudents à dégager leurs engins moyennant quelques pièces de monnaie.
Ces jeunes en quête d’emploi saisonnier se font de plus en plus rares depuis que le volume de l’eau s’est accru, atteignant certains d’entre eux à la taille.
D’un côté ou de l’autre du périmètre annexé par l’eau, les populations attendent soit un camion ou une voiture 4x4 qui accepterait leur aide pour traverser au prix de 100 ou 150 FCFA. La profondeur et l’étendue de l’étang circonstanciel tiennentt les usagers en respect.
La situation n’est pas plus reluisante à Fifadji, Vossa et Ladji où des piroguiers qui s’étaient chargés de la navette lors des grandes inondations de 2010, affûtent déjà leurs armes.
"Une seule journée de pluie abondante et le trajet ne pourra se faire qu’en pirogue à Fifadji et Vossa", prédit Houssou Paul, un natif du quartier.
Là où ils existent, les caniveaux n’arrivent plus à contenir toute l’eau qui, faute de déversoir, prend d’assaut tous les espaces, notamment les routes et les maisons.
Plusieurs voies bitumées de la capitale économique béninoise sont inondées et impraticables. Des marchés sont par endroits inaccessibles et des magasins fermés, causant d’énormes manques à gagner à l’économie.
Bien que les vacances scolaires soient programmées pour la fin du mois de juillet, certaines écoles assiégées par l’eau ont été obligées d’anticiper. Seuls les candidats au Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et au Baccalauréat continuent de se rendre à l’école.
Les parents eux-mêmes hésitent à y envoyer leurs enfants de peur qu’ils n’aillent patauger dans l’eau.
Dans l’administration, surtout celle publique, le retard et l’absentéisme ont repris droit de cité.
Selon les responsables de la Mairie de Cotonou, une solution définitive aux problèmes d’inondation dans la ville de Cotonou nécessite un investissement de 250 milliards de FCFA.
Cette municipalité qui a acquis, il y a quelques mois, du matériel pour un coût avoisinant le milliard dans le cadre de ce programme (3CI) ne voit pas encore le bout du tunnel face au phénomène.
La ville de Cotonou est en proie, et de manière récurrente, à des inondations, surtout dans les 12ème et 13ème arrondissements, qui regroupent les quartiers les plus inondables. Plusieurs plans ont été conçus et mis en œuvre par la mairie de Cotonou, sans encore des résultats satisfaisants.
Selon des statistiques récentes, les inondations touchent chaque année environ 10.000 logements à Cotonou (près de 10% des logements) et 300 à Porto-Novo (1% des logements).
Les hôpitaux craignent déjà une recrudescence de certaines affections telles que la malaria, la diarrhée, le choléra et la dysenterie.
Des ONG, des sociétés et des établissements s’activent à mobiliser du sang en vue de renforcer le stock de la banque de sang du Centre national hospitalier et universitaire (CNHU-Hubert Coutoukou Maga) débordé par les demandes en période d’inondation.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Bénoit Dégla, a annoncé des mesures pour reloger les personnes dont les habitations seraient envahies par l’eau. A cet effet, ce département ministériel qui en appelle à la solidarité nationale, publie actuellement un communiqué sur les mesures d’urgence à prendre en cas d’inondation.
Selon des statistiques récentes, 190.000 cas de diarrhée et 30.000 de malaria sont signalés chaque année.
En prenant en compte l'ensemble des maladies liées à une mauvaise qualité de l'eau et l'ensemble des cas traités et non traités, ce sont environ 350.000 à 400.000 cas annuels de maladies liées à la mauvaise qualité de l'environnement qui sont répertoriés.
En 2010, rappelle-t- on, les inondations avaient affecté 55 communes sur les 77 que compte le pays et avaient fait 46 morts, 680. 000 sinistrées et 150. 000 personnes sans abri. Quelque 600 écoles avaient été inondées, empêchant 60.000 enfants d'effectuer la rentrée scolaire 2010-2011.
-0- PANA IT/TBM/SOC 02juil2012