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Agence Panafricaine d'information
Burundi: le gouvernement compte porter plainte contre la BBC pour «diffamation»
Bujumbura, Burundi (PANA) - Le gouvernement burundais a annoncé, jeudi, son intention de porter plainte contre la radio britannique (BBC) pour «diffamation», suite à la publication d’un documentaire faisant état de plusieurs maisons d’habitation dans lesquelles les forces de défense et de sécurité exécutaient les opposants au troisième mandat présidentiel, en 2015.
La BBC, qui fait état d’une vingtaine de lieux d’exécutions extrajudiciaires, à Bujumbura et ses environs, était déjà sous le coup de suspension de ses émissions depuis l'année dernière au Burundi, sur décision du Conseil national de la communication (CNC), l'accusant de faire la part belle aux opposants au régime burundais.
Plusieurs radios locales, parmi les plus écoutées au Burundi, ont également été interdites d'émissions pour leur rôle supposé d'avoir attisé la crise suite aux élections controversées et émaillées de violences de 2015.
Le documentaire incriminé de la BBC risque de compliquer les pourparlers qui étaient en cours avec le CNC pour s’entendre sur de nouvelles modalités de reprise des émissions au Burundi.
Le document audiovisuel continue à faire l’objet de commentaires indignés d’internautes supportant difficilement le flot de sang débordant d’un tuyau d’évacuation des eaux usées depuis une maison d’habitation de la périphérie Sud de Bujumbura où auraient été exécutés plusieurs opposants au mandat présidentiel de 2015, est venue révéler l’enquête controversée de la BBC.
L’on apprend finalement de la ministre de la Justice, Mme Aimé Laurentine Kanyana, que le documentaire «mensonger» est basé sur le témoignage d’un individu recherché par la Justice burundaise.
Le démenti officiel charge encore la BBC de s’être laissée manipuler par un informateur mal intentionné qui a délibérément pris pour du sang humain, celui d’animaux domestiques ayant été égorgés à l’occasion de la fête musulmane du sacrifice du mouton, en 2016.
La BBC, qui est encore coupable de «non assistance à personne en danger» pour n’avoir pas révélé à temps l’existence supposée de tels lieux d’exécutions extrajudiciaires, a, en outre, chargé la Garde des Sceaux.
Les allégations de la radio britannique rejoignent celles de nombreux rapports des Nations Unies sur des «violations graves et souvent d'une brutalité extrême, en particulier des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et des violences sexuelles» à l’ombre de la crise électorale de 2015 qui n’est toujours pas retombée.
A chaque fois, le gouvernement burundais a condamné et rejeté des rapports «biaisés, mensongers » et «politiquement motivés» de la part des "ennemis de la Nation".
En septembre dernier, une commission onusienne d’enquête sur le Burundi a sorti un «Rapport final détaillé» qui laisse entendre que: «les violences et la répression par le gouvernement de toute voix critique ou tout opposant présumé se sont poursuivies dans la foulée des élections de 2015 et ont gagné en intensité».
«Ce climat propice aux violations des droits de l’Homme a perduré en 2016 et 2017, entretenu notamment par des discours de haine de la part d’autorités gouvernementales et de membres du parti au pouvoir, ainsi que par l’impunité généralisée, aggravée par un manque d’indépendance du système judiciaire».
«Certaines violations ont été commises de manière plus clandestine, mais tout aussi brutale, depuis 2016», lit-on dans le rapport final d’une commission dont les membres ont été aussitôt déclarés «persona non gratta» sur le territoire burundais.
Les victimes, «en majorité des jeunes», ont comme point commun d’être «des opposants au gouvernement ou perçus comme tels», notamment « les manifestants contre la candidature présidentielle de 2015, les membres de partis politiques d’opposition, ainsi que leurs proches, les membres des anciennes Forces armées burundaises (ex-FAB), les membres de la Société civile, les journalistes, les personnes soupçonnées d’avoir soutenu ou participé au coup d’Etat manqué de 2015 », égrène le rapport.
Les autres victimes, qui ont été documentées par la Commission sont des «membres ou sympathisants de groupes armés d’opposition, ou des personnes sur le chemin de l’exil suspectées de ce fait de rejoindre ces groupes ».
Les groupes armés, qui apparaissent dans le rapport sont les « Forces républicaines du Burundi » (FOREBU) et le « Mouvement de la résistance populaire » (MPR), tous deux créés en décembre 2015, la «Résistance pour un Etat de droit au Burundi» (RED-Tabara), « l’Union des patriotes pour la révolution » (UPR), la « Force de libération de la démocratie au Burundi » (FLDB) et le « Mouvement patriotique chrétien (MPC), respectivement apparus en janvier, février et mai 2016.
Les Nations Unies estiment à plus de 1.200 personnes qui ont été tuées dans le mouvement insurrectionnel de 2015 contre le troisième quinquennat présidentiel et autour de 400.000 autres citoyens qui ont pris le chemin de l'exil à l’étranger.
-0- PANA FB/IS/IBA 13déc2018
La BBC, qui fait état d’une vingtaine de lieux d’exécutions extrajudiciaires, à Bujumbura et ses environs, était déjà sous le coup de suspension de ses émissions depuis l'année dernière au Burundi, sur décision du Conseil national de la communication (CNC), l'accusant de faire la part belle aux opposants au régime burundais.
Plusieurs radios locales, parmi les plus écoutées au Burundi, ont également été interdites d'émissions pour leur rôle supposé d'avoir attisé la crise suite aux élections controversées et émaillées de violences de 2015.
Le documentaire incriminé de la BBC risque de compliquer les pourparlers qui étaient en cours avec le CNC pour s’entendre sur de nouvelles modalités de reprise des émissions au Burundi.
Le document audiovisuel continue à faire l’objet de commentaires indignés d’internautes supportant difficilement le flot de sang débordant d’un tuyau d’évacuation des eaux usées depuis une maison d’habitation de la périphérie Sud de Bujumbura où auraient été exécutés plusieurs opposants au mandat présidentiel de 2015, est venue révéler l’enquête controversée de la BBC.
L’on apprend finalement de la ministre de la Justice, Mme Aimé Laurentine Kanyana, que le documentaire «mensonger» est basé sur le témoignage d’un individu recherché par la Justice burundaise.
Le démenti officiel charge encore la BBC de s’être laissée manipuler par un informateur mal intentionné qui a délibérément pris pour du sang humain, celui d’animaux domestiques ayant été égorgés à l’occasion de la fête musulmane du sacrifice du mouton, en 2016.
La BBC, qui est encore coupable de «non assistance à personne en danger» pour n’avoir pas révélé à temps l’existence supposée de tels lieux d’exécutions extrajudiciaires, a, en outre, chargé la Garde des Sceaux.
Les allégations de la radio britannique rejoignent celles de nombreux rapports des Nations Unies sur des «violations graves et souvent d'une brutalité extrême, en particulier des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et des violences sexuelles» à l’ombre de la crise électorale de 2015 qui n’est toujours pas retombée.
A chaque fois, le gouvernement burundais a condamné et rejeté des rapports «biaisés, mensongers » et «politiquement motivés» de la part des "ennemis de la Nation".
En septembre dernier, une commission onusienne d’enquête sur le Burundi a sorti un «Rapport final détaillé» qui laisse entendre que: «les violences et la répression par le gouvernement de toute voix critique ou tout opposant présumé se sont poursuivies dans la foulée des élections de 2015 et ont gagné en intensité».
«Ce climat propice aux violations des droits de l’Homme a perduré en 2016 et 2017, entretenu notamment par des discours de haine de la part d’autorités gouvernementales et de membres du parti au pouvoir, ainsi que par l’impunité généralisée, aggravée par un manque d’indépendance du système judiciaire».
«Certaines violations ont été commises de manière plus clandestine, mais tout aussi brutale, depuis 2016», lit-on dans le rapport final d’une commission dont les membres ont été aussitôt déclarés «persona non gratta» sur le territoire burundais.
Les victimes, «en majorité des jeunes», ont comme point commun d’être «des opposants au gouvernement ou perçus comme tels», notamment « les manifestants contre la candidature présidentielle de 2015, les membres de partis politiques d’opposition, ainsi que leurs proches, les membres des anciennes Forces armées burundaises (ex-FAB), les membres de la Société civile, les journalistes, les personnes soupçonnées d’avoir soutenu ou participé au coup d’Etat manqué de 2015 », égrène le rapport.
Les autres victimes, qui ont été documentées par la Commission sont des «membres ou sympathisants de groupes armés d’opposition, ou des personnes sur le chemin de l’exil suspectées de ce fait de rejoindre ces groupes ».
Les groupes armés, qui apparaissent dans le rapport sont les « Forces républicaines du Burundi » (FOREBU) et le « Mouvement de la résistance populaire » (MPR), tous deux créés en décembre 2015, la «Résistance pour un Etat de droit au Burundi» (RED-Tabara), « l’Union des patriotes pour la révolution » (UPR), la « Force de libération de la démocratie au Burundi » (FLDB) et le « Mouvement patriotique chrétien (MPC), respectivement apparus en janvier, février et mai 2016.
Les Nations Unies estiment à plus de 1.200 personnes qui ont été tuées dans le mouvement insurrectionnel de 2015 contre le troisième quinquennat présidentiel et autour de 400.000 autres citoyens qui ont pris le chemin de l'exil à l’étranger.
-0- PANA FB/IS/IBA 13déc2018