PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Burkina: des jeunes filles défient les préjugés pour se faire une place dans des « métiers d’hommes» (Reportage)
Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - De plus en plus, en Afrique, en général et au Burkina Faso en particulier, des jeunes filles brisent des tabous sur le plan professionnel, pour rivaliser avec les jeunes garçons sur le marché de l’emploi, dans les mêmes professions. Des métiers autrefois la chasse gardée des hommes, sont occupés de nos jours par des jeunes filles.
«Moi je ne fais pas un métier d’homme. Je travaille, tout court …. ». C’est la réponse que lance Mlle Assanatou Bila, menuisière de son état dans une usine de fabrication de meubles à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè, quand on lui demande ce qu’elle fait dans un domaine tel que la menuiserie.
«Menuisière, plombière, soudeuse, mécanicienne…. Ça sonne mal dans vos oreilles n’est-ce pas? Mais il faudra vous habituer à ces nouvelles appellations au Burkina Faso», a-t-elle ajouté, au milieu de cinq garçons, dans l’enceinte de la salle de rabotage de l’usine.
Selon elle, ce sont des stéréotypes qu’il faut écarter, car «ils nous empêchent d'exercer le métier de nos rêves».
Assanatou Bila, 26 ans, travaille depuis 2004 comme ébéniste chez «Fadoul Techi-Bois». Parmi plus de trente jeunes garçons, elle est la seule fille qui, malgré le regard de la société, scie, découpe et colle les morceaux de bois dans une ambiance bon enfant, dans une bâtisse située à l’est de la ville.
«Il n’y a pas de profession masculine. Les filles comme les garçons peuvent évoluer dans les mêmes domaines. C’est ma passion pour ce métier qui m’a emmenée dans la menuiserie», a expliqué la jeune femme, qui reconnait avoir traversé d’énormes difficultés dans son parcours.
En tant qu’unique fille du groupe, «certains te taquinent et pensent que tu es venue pour autre chose. Je les regarde et les écoute, après, je leur dit que je ne suis pas venue pour ça. Il ne faut surtout pas être complexée», a-t-elle fait remarquer.
Mlle Bila a souligné que jusqu’à une date récente, les filles avaient une perception négative des professions de la technologie. «Elles pensaient que ce sont des métiers réservés aux hommes. La nouvelle génération a compris que les choses ont changé», signifie-t-elle.
Pays sahélien d’Afrique, le Burkina compte de nos jours plus de 17 millions d’habitants, les femmes constituent 51,7% de la population totale contre 48,3 % pour les hommes.
La jeunesse urbaine au Burkina est composée des jeunes citadins nés dans les villes et des jeunes issus de l’exode rural. Les jeunes de moins de 25 ans forment plus de la moitié de la population urbaine.
En effet, les jeunes contribuent au développement du pays en tant qu’innovateurs, entrepreneurs, consommateurs, citoyens et membres actifs de la société. Les jeunes se caractérisent également par leur esprit créatif, leur dynamisme et leur enthousiasme.
Le retard de scolarisation féminine au Burkina Faso (12,9% contre 24,8% pour les hommes) constitue un frein à la participation de la femme burkinabé au secteur moderne. Celles qui sont scolarisées représentent environ 21% des effectifs dans les administrations publiques et seulement 5% dans les sociétés privées du secteur moderne. La grande majorité évolue dans le secteur informel, notamment «le petit commerce».
"Le salaire n’est pas mon problème"
«J’estime que toutes les femmes ne sont pas faites pour travailler dans les bureaux. On peut réussir dans des métiers manuels», a expliqué la menuisière, exhortant les parents à inscrire les filles dans les écoles de formation techniques où elles pourront se former à des métiers professionnels.
«Ce n’est pas le salaire, le problème pour moi actuellement (…) c’est le fait de pouvoir bien accomplir ma mission qui m’importe (…) le reste viendra avec le temps. Ces connaissances me permettent de m’épanouir», a dit Mlle Bila.
Dans l’avenir, «je projette acquérir mon propre atelier pour être indépendante. Mon ambition est d’être un jour une responsable d’entreprise qui arrive à embaucher ses sœurs», a-t-elle confié, ajoutant que «je veux transmettre mon savoir à mes sœurs dans un cadre approprié. J’aimerais aussi aider mes frères qui travaillent dans les rues ».
Qualifiée de « battante » par son entourage, Mlle Assanatou Bila dit entretenir de «bonnes relations» avec ces collègues.
«Ses collègues et ses responsables l’apprécient pour son courage et son dévouement au travail. Il faut noter que cette société a été conçue rien que pour les hommes. Et dans le dispositif, rien n’a été prévu pour les femmes. Elle est la seule parmi les hommes, mais elle s’en sort», a dit le délégué principal du personnel, Guillaume Zoungrana.
-0- PANA NDT/IS/IBA 09janv2015
«Moi je ne fais pas un métier d’homme. Je travaille, tout court …. ». C’est la réponse que lance Mlle Assanatou Bila, menuisière de son état dans une usine de fabrication de meubles à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè, quand on lui demande ce qu’elle fait dans un domaine tel que la menuiserie.
«Menuisière, plombière, soudeuse, mécanicienne…. Ça sonne mal dans vos oreilles n’est-ce pas? Mais il faudra vous habituer à ces nouvelles appellations au Burkina Faso», a-t-elle ajouté, au milieu de cinq garçons, dans l’enceinte de la salle de rabotage de l’usine.
Selon elle, ce sont des stéréotypes qu’il faut écarter, car «ils nous empêchent d'exercer le métier de nos rêves».
Assanatou Bila, 26 ans, travaille depuis 2004 comme ébéniste chez «Fadoul Techi-Bois». Parmi plus de trente jeunes garçons, elle est la seule fille qui, malgré le regard de la société, scie, découpe et colle les morceaux de bois dans une ambiance bon enfant, dans une bâtisse située à l’est de la ville.
«Il n’y a pas de profession masculine. Les filles comme les garçons peuvent évoluer dans les mêmes domaines. C’est ma passion pour ce métier qui m’a emmenée dans la menuiserie», a expliqué la jeune femme, qui reconnait avoir traversé d’énormes difficultés dans son parcours.
En tant qu’unique fille du groupe, «certains te taquinent et pensent que tu es venue pour autre chose. Je les regarde et les écoute, après, je leur dit que je ne suis pas venue pour ça. Il ne faut surtout pas être complexée», a-t-elle fait remarquer.
Mlle Bila a souligné que jusqu’à une date récente, les filles avaient une perception négative des professions de la technologie. «Elles pensaient que ce sont des métiers réservés aux hommes. La nouvelle génération a compris que les choses ont changé», signifie-t-elle.
Pays sahélien d’Afrique, le Burkina compte de nos jours plus de 17 millions d’habitants, les femmes constituent 51,7% de la population totale contre 48,3 % pour les hommes.
La jeunesse urbaine au Burkina est composée des jeunes citadins nés dans les villes et des jeunes issus de l’exode rural. Les jeunes de moins de 25 ans forment plus de la moitié de la population urbaine.
En effet, les jeunes contribuent au développement du pays en tant qu’innovateurs, entrepreneurs, consommateurs, citoyens et membres actifs de la société. Les jeunes se caractérisent également par leur esprit créatif, leur dynamisme et leur enthousiasme.
Le retard de scolarisation féminine au Burkina Faso (12,9% contre 24,8% pour les hommes) constitue un frein à la participation de la femme burkinabé au secteur moderne. Celles qui sont scolarisées représentent environ 21% des effectifs dans les administrations publiques et seulement 5% dans les sociétés privées du secteur moderne. La grande majorité évolue dans le secteur informel, notamment «le petit commerce».
"Le salaire n’est pas mon problème"
«J’estime que toutes les femmes ne sont pas faites pour travailler dans les bureaux. On peut réussir dans des métiers manuels», a expliqué la menuisière, exhortant les parents à inscrire les filles dans les écoles de formation techniques où elles pourront se former à des métiers professionnels.
«Ce n’est pas le salaire, le problème pour moi actuellement (…) c’est le fait de pouvoir bien accomplir ma mission qui m’importe (…) le reste viendra avec le temps. Ces connaissances me permettent de m’épanouir», a dit Mlle Bila.
Dans l’avenir, «je projette acquérir mon propre atelier pour être indépendante. Mon ambition est d’être un jour une responsable d’entreprise qui arrive à embaucher ses sœurs», a-t-elle confié, ajoutant que «je veux transmettre mon savoir à mes sœurs dans un cadre approprié. J’aimerais aussi aider mes frères qui travaillent dans les rues ».
Qualifiée de « battante » par son entourage, Mlle Assanatou Bila dit entretenir de «bonnes relations» avec ces collègues.
«Ses collègues et ses responsables l’apprécient pour son courage et son dévouement au travail. Il faut noter que cette société a été conçue rien que pour les hommes. Et dans le dispositif, rien n’a été prévu pour les femmes. Elle est la seule parmi les hommes, mais elle s’en sort», a dit le délégué principal du personnel, Guillaume Zoungrana.
-0- PANA NDT/IS/IBA 09janv2015