PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Au moins deux assaillants tués et trois militaires blessés dans un violent accrochage autour de Bujumbura
Bujumbura, Burundi (PANA) - Au moins deux assaillants ont été tués et trois soldats de l’armée nationale blessés dans un violent accrochage dans la nuit de mardi à mercredi dans Bujumbura rural, une province frontalière de la capitale burundaise, Bujumbura, a rapporté la radio nationale (gouvernementale), citant une source administrative sur place.
L’attaque non encore revendiquée a semé la panique dans la population obligée de fuir en grand nombre les lieux pour se réfugier à la paroisse catholique de Buhonga, toujours dans Bujumbura rural, selon la même source.
Les militaires gouvernementaux menaient mercredi des opérations de ratissage dans Bujumbura rural au relief escarpé et difficile d’accès, à la poursuite des assaillants, d’après toujours la radio nationale.
De manière générale, la situation sécuritaire du pays reste délétère, imprévisible et complexe depuis l’éclatement de la crise électorale de ces cinq derniers mois.
La crise a connu des piques en mai et juin derniers, d’abord suite à une tentative de putsch manquée de certains hauts gradés de l’armée et de la police qui ne cautionnaient pas la candidature du chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat à la tête du pays, ensuite aux manifestations de l’opposition et des organisations de la société civile.
Une dizaine de mutins avaient été tués dans la tentative de putsch manquée et une quarantaine d’autres mis aux arrêts à grand renfort de publicité médiatique destinée à dissuader ceux qui seraient encore tentés par de telles aventures.
Au mois de juin encore, les chefs des mutins qui étaient parvenus à passer entre les mailles du filet sont revenus à la charge pour revendiquer une attaque contre deux provinces du nord du Burundi (Kayanza et Cibitoke), frontalières avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC).
A la suite de cette attaque, l’armée régulière avait revendiqué lamort de près de 100 assaillants et plus de 200 autres faits prisonniers, ainsi qu’un arsenal impressionnant d’armes lourdes et légères et des instruments de communication.
D’autres attaques dirigées contre des positions militaires sont depuis devenues sporadiques à la lisière de certaines réserves naturelles et repères de groupes armés du sud et du nord-ouest du pays réputés difficiles d’accès, sans que l’on ne sache toujours pas avec exactitude les bilans ou encore moins leurs commanditaires et exécutants ainsi que la finalité.
A Bujumbura, la capitale du pays, les soucis sécuritaires sont encore plus grands depuis qu’on assiste à des assassinats ou tentatives d’assassinat ciblés toujours non revendiqués.
Les assassinats sont généralement dirigés contre de hautes personnalités politiques et militaires ainsi que de grandes figures de la société civile, mais également contre de simples militants de partis politiques appartenant aussi bien au pouvoir qu’à l’opposition.
Le dernier cas en date a emporté la vie du porte-parole de l’Union pour la paix et le développement (UPD, opposition) Patrice Gahungu, dans la nuit de lundi à mardi à Bujumbura.
Le président de l’UPD, Zed Ferouzi, avait été abattu au mois de mai dernier, au plus fort du mouvement de contestation du mandat présidentiel, toujours à Bujumbura.
Le 2 août dernier, un général de l’armée et proche conseiller du président de la République en matière de sécurité, Adolphe Nshimirimana, a été abattu à la roquette en pleine journée à Bujumbura. Plusieurs caporaux et simples soldats ont été pour le moment mis en cause par des enquêtes du ministère public dans l’assassinat spectaculaire du général de l’armée nationale.
Les enquêtes continuent dans le cas du colonel à la retraite et ancien chef d’état-major général de l’armée nationale, Jean Bikomagu, abattu près de son domicile de Bujumbura le 15 août dernier.
Une autre enquête attendue par l’opinion porte sur la tentative d’assassinat dirigée contre le doyen des défenseurs des droits humains très connu, Pierre Claver Mbonimpa en date du 3 août dernier à Bujumbura.
Les blessures par balles qui lui ont été infligées au niveau du cou par les agresseurs ont nécessité son évacuation enBelgique pour des soins plus appropriés.
Le bilan global de la crise électorale de ces derniers mois a dépassé le cap de 100 personnes tuées, 600 blessées, un millier de détenus ou encore plus de 150.000 autres Burundais qui ont pris le chemin de l’exil à l’étranger.
Le nouveau "gouvernement d’union nationale" issu des urnes se donne trois semaines pour en finir avec l’insécurité persistante par le désarmement forcé ou volontaire des civils.
L’opposition regroupée au sein du Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale et pour la restauration de l’état de droit (CNARED) dit cependant ne pas reconnaitre les résultats des élections générales des mois passés auxquelles elle n’a pas pris part et réclame à la place, l’ouverture d’un dialogue sincère destiné à organiser de nouvelles consultations populaires sur une base plus consensuelle.
Un tel dialogue qui n’a pas eu lieu avant les élections parait aujourd’hui plus difficile encore maintenant que les dés ont été jetés, de l’avis général des observateurs attentifs à l’évolution de la situation socio-politique du pays marquée par la réélection du chef de l’Etat avec un score confortable de près de 70% des suffrages exprimés.
Son parti du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) en a fait autant en sortant largement vainqueur des élections législatives et sénatoriales.
Les pays de la sous-région qui ont beaucoup œuvré au règlement pacifique de la crise burundaise semblent avoir pris acte de l’issue du processus électoral mouvementé de ces derniers mois.
Du côté de la communauté internationale, on commence également à lire et interpréter les rapports de forces entre les protagonistes de la crise burundaise pour mieux se positionner après des critiques tous azimuts des ces derniers mois sur la conduite et l’organisation d’élections non concertées dans le pays et des menaces de cesser les aides financières dont le pays dépend pour plus de 50% pour ses besoins de développement socioéconomiques.
Un émissaire de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et ancien président de la confédération suisse, Pascal Couchepin, a donné le ton d’un début de lassitude doublé d’un réalisme politique de la communauté internationale en se mettant d’accord mardi à Bujumbura, avec des interlocuteurs du pouvoir qu’il faut respecter la souveraineté nationale dans le règlement de la crise burundaise, avant tout et après tout, par les Burundais eux-mêmes.
-0- PANA FB/TBM/SOC 09sept2015
L’attaque non encore revendiquée a semé la panique dans la population obligée de fuir en grand nombre les lieux pour se réfugier à la paroisse catholique de Buhonga, toujours dans Bujumbura rural, selon la même source.
Les militaires gouvernementaux menaient mercredi des opérations de ratissage dans Bujumbura rural au relief escarpé et difficile d’accès, à la poursuite des assaillants, d’après toujours la radio nationale.
De manière générale, la situation sécuritaire du pays reste délétère, imprévisible et complexe depuis l’éclatement de la crise électorale de ces cinq derniers mois.
La crise a connu des piques en mai et juin derniers, d’abord suite à une tentative de putsch manquée de certains hauts gradés de l’armée et de la police qui ne cautionnaient pas la candidature du chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat à la tête du pays, ensuite aux manifestations de l’opposition et des organisations de la société civile.
Une dizaine de mutins avaient été tués dans la tentative de putsch manquée et une quarantaine d’autres mis aux arrêts à grand renfort de publicité médiatique destinée à dissuader ceux qui seraient encore tentés par de telles aventures.
Au mois de juin encore, les chefs des mutins qui étaient parvenus à passer entre les mailles du filet sont revenus à la charge pour revendiquer une attaque contre deux provinces du nord du Burundi (Kayanza et Cibitoke), frontalières avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC).
A la suite de cette attaque, l’armée régulière avait revendiqué lamort de près de 100 assaillants et plus de 200 autres faits prisonniers, ainsi qu’un arsenal impressionnant d’armes lourdes et légères et des instruments de communication.
D’autres attaques dirigées contre des positions militaires sont depuis devenues sporadiques à la lisière de certaines réserves naturelles et repères de groupes armés du sud et du nord-ouest du pays réputés difficiles d’accès, sans que l’on ne sache toujours pas avec exactitude les bilans ou encore moins leurs commanditaires et exécutants ainsi que la finalité.
A Bujumbura, la capitale du pays, les soucis sécuritaires sont encore plus grands depuis qu’on assiste à des assassinats ou tentatives d’assassinat ciblés toujours non revendiqués.
Les assassinats sont généralement dirigés contre de hautes personnalités politiques et militaires ainsi que de grandes figures de la société civile, mais également contre de simples militants de partis politiques appartenant aussi bien au pouvoir qu’à l’opposition.
Le dernier cas en date a emporté la vie du porte-parole de l’Union pour la paix et le développement (UPD, opposition) Patrice Gahungu, dans la nuit de lundi à mardi à Bujumbura.
Le président de l’UPD, Zed Ferouzi, avait été abattu au mois de mai dernier, au plus fort du mouvement de contestation du mandat présidentiel, toujours à Bujumbura.
Le 2 août dernier, un général de l’armée et proche conseiller du président de la République en matière de sécurité, Adolphe Nshimirimana, a été abattu à la roquette en pleine journée à Bujumbura. Plusieurs caporaux et simples soldats ont été pour le moment mis en cause par des enquêtes du ministère public dans l’assassinat spectaculaire du général de l’armée nationale.
Les enquêtes continuent dans le cas du colonel à la retraite et ancien chef d’état-major général de l’armée nationale, Jean Bikomagu, abattu près de son domicile de Bujumbura le 15 août dernier.
Une autre enquête attendue par l’opinion porte sur la tentative d’assassinat dirigée contre le doyen des défenseurs des droits humains très connu, Pierre Claver Mbonimpa en date du 3 août dernier à Bujumbura.
Les blessures par balles qui lui ont été infligées au niveau du cou par les agresseurs ont nécessité son évacuation enBelgique pour des soins plus appropriés.
Le bilan global de la crise électorale de ces derniers mois a dépassé le cap de 100 personnes tuées, 600 blessées, un millier de détenus ou encore plus de 150.000 autres Burundais qui ont pris le chemin de l’exil à l’étranger.
Le nouveau "gouvernement d’union nationale" issu des urnes se donne trois semaines pour en finir avec l’insécurité persistante par le désarmement forcé ou volontaire des civils.
L’opposition regroupée au sein du Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale et pour la restauration de l’état de droit (CNARED) dit cependant ne pas reconnaitre les résultats des élections générales des mois passés auxquelles elle n’a pas pris part et réclame à la place, l’ouverture d’un dialogue sincère destiné à organiser de nouvelles consultations populaires sur une base plus consensuelle.
Un tel dialogue qui n’a pas eu lieu avant les élections parait aujourd’hui plus difficile encore maintenant que les dés ont été jetés, de l’avis général des observateurs attentifs à l’évolution de la situation socio-politique du pays marquée par la réélection du chef de l’Etat avec un score confortable de près de 70% des suffrages exprimés.
Son parti du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) en a fait autant en sortant largement vainqueur des élections législatives et sénatoriales.
Les pays de la sous-région qui ont beaucoup œuvré au règlement pacifique de la crise burundaise semblent avoir pris acte de l’issue du processus électoral mouvementé de ces derniers mois.
Du côté de la communauté internationale, on commence également à lire et interpréter les rapports de forces entre les protagonistes de la crise burundaise pour mieux se positionner après des critiques tous azimuts des ces derniers mois sur la conduite et l’organisation d’élections non concertées dans le pays et des menaces de cesser les aides financières dont le pays dépend pour plus de 50% pour ses besoins de développement socioéconomiques.
Un émissaire de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et ancien président de la confédération suisse, Pascal Couchepin, a donné le ton d’un début de lassitude doublé d’un réalisme politique de la communauté internationale en se mettant d’accord mardi à Bujumbura, avec des interlocuteurs du pouvoir qu’il faut respecter la souveraineté nationale dans le règlement de la crise burundaise, avant tout et après tout, par les Burundais eux-mêmes.
-0- PANA FB/TBM/SOC 09sept2015