Agence Panafricaine d'information

Au moins 28 personnes tuées dans des représailles dans le Nord-Ouest du Burkina Faso

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Au moins 28 civils ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi, dans la ville de Nouna, dans la province de la Kossi, dans la région de la Boucle du Mouhoun, au nord-ouest du Burkina Faso, a annoncé le gouvernement burkinabè qui a ouvert une enquête.

Le gouvernement a été informé d'un drame survenu à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi, dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022 ayant fait de nombreuses victimes, a écrit ce mardi son porte-parole, Jean-Emmanuel Ouédraogo, qui a ajouté que les premières informations parvenues au gouvernement font état de 28 personnes victimes.

Selon M. Ouédraogo, une enquête a été immédiatement ouverte par les services judiciaires compétents pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités.

En attendant l'aboutissement de l'enquête, le gouvernement a appelé l'ensemble de la population au calme et assuré que toutes les dispositions sont prises pour faire toute la lumière sur ces "violences inacceptables".

"Ce drame se produit à un moment où le Burkina Faso a engagé une opération de mobilisation de l'ensemble du peuple pour une unité d'actions dans la lutte contre le terrorisme", a noté le porte-parole du gouvernement, ajoutant que "ces événements de Nouna ne doivent pas nous détourner de cet objectif prioritaire d'union dans la diversité des fils et filles de notre Nation pour la patrie et la liberté".

Il a souligné que le gouvernement de transition restait fermement engagé à assurer la protection de tous les Burkinabè sans distinction, rassurant l'opinion qu'il demeure fondamentalement opposé à toutes formes d'exactions ou de violations de droits humains pour quelques motifs que ce soit.

Tout en invitant les populations à la retenue, le procureur de la ville de Nouna, Armel Sama, a assuré "qu'une enquête a été ouverte en vue d'identifier et d'interpeller les auteurs de ces agissements d'une gravité inouïe.

"En tout état de cause, tout sera mis en œuvre afin que lesdits auteurs répondent de leurs actes devant la justice", a-t-il dit.

Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a, quant à lui,  indiqué qu’il est régulièrement saisi ces derniers temps pour plusieurs cas de violations flagrantes de droits humains, d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et de disparitions forcées, d’expropriation de biens de citoyens qui impliquent d’une part des terroristes, mais aussi d’autre part, des civils armés considérés comme des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).

Le Collectif de défense des droits de l’homme explique que suite à une attaque terroriste qu’aurait subie le Quartier général (QG) des dozos VDP (suplétifs de l’armée) de Nouna, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2022, des dozos armés identifiés par les victimes comme étant des VDP ont conduit en guise de représailles, des actions meurtrières dans les secteurs N°4 et N°6 de la commune de Nouna qui sont des quartiers majoritairement habités par la communauté peule.

"Ils ont essentiellement ciblé les personnes ressources ou influentes et les bras valides de la communauté faisant de nombreuses pertes en vie humaine (…) Les même dozos VDP seraient revenus dans la nuit pour piller les maisons et emporter des animaux", a-t-il écrit dans un communiqué.

Les attaques terroristes, qui endeuillent le Burkina Faso depuis 2015, ont exacerbé les conflits intercommunautaires.

Dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019, une attaque terroriste s’était transformée en un conflit intercommunautaire dans la localité de Yirgou, dans le Centre-Nord du Burkina Faso, faisant de nombreuses victimes, rappelle-t-on.

-0- PANA TNDD/JSG/SOC 03jan2022