Arrestation à Brazzaville de quatre présumés braconniers
Brazzaville, Congo (PANA) – Quatre présumés braconniers viennent d’être arrêtés à Brazzaville par la Police nationale congolaise, a annoncé la radio publique vendredi, citant le directeur central de la police judiciaire, au ministère de la Sécurité et de la Décentralisation, Jean Roger Kouni Okogna.
‘’ Les quatre présumés braconniers, tous de nationalité congolaise, ont été arrêtés pour détention, trafic illicite et commercialisation d’une peau de panthère et 62 kilos de pointes d’ivoire ‘’, a révélé Jean Roger Kouni Okogna, au cours d’un entretien avec la presse.
Il a poursuivi que depuis le mois de juin, six sujets étrangers avaient également été arrêtés en possession de 52 kilogrammes de pointes d’ivoire.
En l’intervalle de 5 mois, 114 kilogrammes de pointes d’ivoire et une peau de panthère ont été saisis auprès de 10 personnes, ce qui correspond à 25 éléphants abattus au Congo.
Sur ces présumés trafiquants, Jean Roger Kouni Okogna a expliqué cependant que le fait de détenir des produits de la faune ne fait pas d’eux des braconniers; il faut être à l’abattage de ces espèces pour l’être.
‘’ Cette peau m’avait été donnée par un ami décédé l’an dernier. Ayant enfin décidé de la vendre, je me suis associé à ces hommes qui possédaient des pointes d’ivoire pour la commercialisation dans la capitale‘’, a expliqué l’un des hors-la-loi.
De son côté, son co-accusé a révélé que les pointes d’ivoire qu’il détenait auraient été achetées à Zanaga, district relevant du département de la Lekoumou dans le sud du Congo, et que le vendeur l’aurait mis en contact avec des clients depuis Brazzaville. ‘’Je me suis donc associé avec mon beau-frère et le militaire nous a servi de couverture dans l’acheminement de la marchandise jusqu’à Brazzaville, où nous avons été arrêtés par la police ‘’.
Selon la loi congolaise, l’éléphant et la panthère étant des espèces intégralement protégées, le simple fait de détenir l’ivoire et la peau de panthère dans de telles conditions est condamnable.
Le Directeur Général de l’Agence Congolaise de la faune et des aires protégées (ACFAP), Frédéric Lambert Bockandza-Paco, a réitéré pour sa part la volonté de sa structure dans la lutte contre le braconnage.
"Nous voulons démanteler tout le réseau des braconniers et mettre la main sur les auteurs de ces actes. Nous visons la conservation de la faune et toutes les espèces fauniques pour les générations futures‘’, a-t-il affirmé.
Les personnalités qui œuvrent pour la protection de la faune et aires protégées ont invité les populations congolaises qui vivent dans les zones où s’effectuent le braconnage de collaborer avec la police et tout autre organisme, à l’instar du Bureau national de l’accord de Lusaka, le Fonds mondial pour la nature, afin de saisir les trafiquants d'ivoire et de mettre fin à cette pratique.
L’arrestation des braconniers parmi lesquels un agent de l’armée, n’est pas une première au Congo, rappelle-t-on.
En 2019, un militaire a été condamné à 3 ans de prison ferme avec une amende de 5 millions pour détention et commercialisation de pointes d’ivoire, conformément à l’article 113 de la loi 37 sur la faune et les aires protégées. Les trafiquants d'espèces protégées s’exposent à des amendes allant de 100.000 à 5.000.000 de F CFA et une peine d’emprisonnement ferme de 2 à 5 ans.
-0- PANA MB/IS/SOC 13nov2020