Accalmie sur les fronts de combats près de Tripoli pour la troisième journée
Tripoli, Libye (PANA) - Le silence relatif des armes sur les fronts de combats dans la périphérie de Tripoli, s'est poursuivi pour la troisième journée consécutive, confirmant le retour à l'accalmie après les violents affrontements du week-end qui ont embrasé les zones près de Tripoli.
"Le calme règne ce mercredi sur les axes de combats notamment à Aïn Zara, Khellet al-Fourjane, Wadi al-Rabaii et la route de l'aéroport, perturbé uniquement par des escarmouches de temps à autres à l'arme légère", à indiqué, mercredi, une source militaire de la Salle des opération de l'Armée nationale libyenne.
La ligne de front n'a pratiquement pas bougé depuis l'offensive lancée le 4 avril dernier par les forces de l'Armée nationale libyenne basée à l'est et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar pour prendre le contrôle de Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale présidé par Fayez al-Sarraj.
Les troupes de l'Armée loyale au Gouvernement d'union nationale ont réussi à contenir les forces assaillantes à la périphérie de Tripoli et à reprendre, le 26 juin dernier, la ville de Ghariane (80 km, au sud-ouest de Tripoli) transformée en une base arrière abritant la logistique et le dispositif de l'opération militaire de Haftar dans la région de l'Ouest.
Au niveau politique, l'impasse survenue, il y a cinq mois à la faveur de l'opération militaire, dans le processus politique parrainé par la Mission d'Appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), commence à être brisé grâce à un plan concocté par le chef de l'UNSMIL et Emissaire de l'ONU, Ghassan Salamé.
Les efforts qu'il déploie actuellement visent à la tenue d'une Conférence internationale regroupant les pays impliqués dans la crise libyenne ayant pour objectif d'arrêter le flux des armes, en renforçant l'embargo imposé à la Libye dans ce domaine, de décréter un cessez-le-feu solide destiné à consolider la désescalade et un engagement de la Communauté internationale pour immuniser un éventuel accord conclu entre les Libyens.
Cette Conférence internationale balise la voie à une autre conférence entre Libyens prévue par le plan de M. Salamé qui doit déboucher sur l'un accord consensuel entre Libyens.
Ce plan a reçu un appui de la part de la Communauté internationale qui a pris conscience, selon l'Envoyé de l'ONU, du coût exorbitant de la guerre et des risques qu'elle fait courir à la région et au monde entier.
Dans ce cadre, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré, mercredi, que son pays s'acquittera de son rôle, "pour éviter une guerre par procuration en Libye", avertissant que "la situation dans cette région menaçait de déstabiliser l'Afrique dans son ensemble".
"Il y a une situation qui évolue en Libye et qui pourrait prendre des dimensions comme en Syrie", a déclaré Mme Merkel dans un discours au Parlement allemand, rapporté par des journaux libyen, ajoutant qu'"il est essentiel que nous fassions tout notre possible pour que la situation ne dégénère pas en une guerre par procuration et que l'Allemagne joue son rôle".
De leur côté, les ministres des Affaires étrangères arabes ont, au cours de la 152ème session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau ministériel, tenu mardi au Caire en Egypte, réaffirmé l'importance de préserver la souveraineté de la Libye et ont rejeté toutes les formes d'ingérence extérieure.
Le Conseil a conclu dans ses recommandation que la mise en œuvre de l'Accord politique libyen de Skhirat devait être soutenue comme seule référence de la solution politique et du rôle des institutions légitimes découlant de cet accord.
Le Conseil de la Ligue des États arabes, au niveau ministériel, a exprimé sa profonde préoccupation devant l'escalade militaire qui menace la sécurité et la stabilité en Libye, dans les pays voisins et dans toute la région, appelant à un cessez-le-feu immédiat, soulignant qu'une solution politique est le seul moyen de rétablir la stabilité en Libye et d'éliminer le terrorisme.
Sur le plan local, le président du Conseil présidentiel Fayez al-Sarraj poursuit une série de consultations nationales, avec un large spectre des institutions et des acteurs de la société libyenne en vue de l'adoption d'une vision commune pour la sortie de crise et la réalisation des aspirations des Libyens pour un Etat civil, démocratique fondé sur l'alternance pacifique au pouvoir.
-0-PANA BY/BEH/IBA 11sept2019