Appel du chef de l'ONU à la retenue au Moyen-Orient
New York, Etats-Unis (PANA) - L'escalade récente au Moyen-Orient rend encore plus important le soutien aux efforts en faveur d'une paix durable entre Israël et un Etat palestinien pleinement indépendant, viable et souverain, a déclaré jeudi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, devant le Conseil de sécurité.
"L'absence de progrès vers une solution à deux États ne fera qu'accroître la volatilité et les risques pour des centaines de millions de personnes dans la région, qui continueront à vivre sous la menace constante de la violence", a-t-il déclaré.
Le Moyen-Orient étant "au bord du précipice", il a lancé un appel à la plus grande retenue, mettant en garde contre les conséquences considérables d'une telle situation.
"Un mauvais calcul, une mauvaise communication, une erreur, pourraient conduire à l'impensable - un conflit régional à grande échelle qui serait dévastateur pour toutes les parties impliquées - et pour le reste du monde", a-t-il déclaré.
M. Guterres a réitéré sa ferme condamnation de l'attaque de grande envergure menée par l'Iran contre Israël samedi, ainsi que de l'attaque précédente contre le consulat iranien à Damas que Téhéran a attribuée à Israël, déclarant qu'"il est grand temps de mettre fin au cycle sanglant des représailles".
Soulignant que la communauté internationale doit travailler ensemble pour empêcher toute action susceptible de faire basculer l'ensemble du Moyen-Orient, il a insisté sur la nécessité d'une diplomatie qui conduirait à une désescalade, en commençant par la bande de Gaza.
"La fin des hostilités à Gaza désamorcerait considérablement les tensions dans toute la région", a déclaré M. Guterres, réitérant son appel en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et de la libération immédiate de tous les otages détenus dans l'enclave.
"Les horribles attaques terroristes menées par le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens le 7 octobre, y compris les massacres, le recours à la violence sexuelle, la torture et la prise d'otages, constituent un déni intolérable des valeurs les plus élémentaires de l'humanité et une violation des règles les plus fondamentales du droit international", a ajouté M. Guterres.
Pendant ce temps, près de sept mois d'opérations militaires israéliennes à Gaza "ont créé un véritable enfer humanitaire". Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, dont plus de 13 800 enfants, et deux millions de Palestiniens vivent désormais sous la menace de la famine.
Israël a récemment pris plusieurs engagements pour améliorer l'acheminement de l'aide. Ainsi, trois convois du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été autorisés à emprunter le point de passage d'Erez, dans le nord de la bande de Gaza, pour livrer des colis alimentaires et de la farine de blé sur une période de trois jours cette semaine.
Cependant, "les progrès apparents dans un domaine sont souvent annulés par des retards et des restrictions ailleurs", ce qui signifie que "l'impact est limité, voire nul".
Le Secrétaire général a appelé à un "bond en avant de l'aide humanitaire" afin d'éviter une famine imminente à Gaza et d'autres décès évitables dus à la maladie.
Les conditions sur le terrain doivent également être améliorées afin que les agences humanitaires puissent acheminer l'aide en toute sécurité, a-t-il ajouté, notant que près de 250 travailleurs humanitaires ont été tués, dont plus de 180 membres du personnel de l'ONU.
"L'acheminement de l'aide à grande échelle exige qu'Israël facilite pleinement et activement les opérations humanitaires, notamment par le biais d'un système de notification humanitaire opérationnel, et qu'il améliore les communications directes entre les humanitaires et les décideurs militaires sur le terrain", a-t-il déclaré.
-0- PANA MA/MTA/JSG/SOC 19avr2024