L’UNICEF appelle à une solution politique au conflit dans l’Est de la RD Congo
Kinshasa, RD Congo (PANA).- Des acteurs régionaux et de la communauté internationale doivent redoubler les efforts pour négocier une solution politique au conflit dans l’Est de la RD Congo, a indiqué, samedi, dans un communiqué, le Directeur général adjoint de l'UNICEF pour l'action humanitaire et les opérations d'approvisionnement.
« La seule façon de réduire ces souffrances est de redoubler les efforts des acteurs régionaux et de la communauté internationale pour négocier une solution politique au conflit, y compris le processus de Luanda, le dialogue de Nairobi et d'autres efforts diplomatiques. La détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et de l'Ituri a un impact significatif sur l'acheminement de l'aide humanitaire », a déclaré Ted Chaiban, Directeur général adjoint de l'UNICEF pour l'action humanitaire et les opérations d'approvisionnement, dans un communiqué rendu public ce lundi, au terme d’une visite de cinq jours dans l'Est de la RD Congo.
Pour Ted Chaiban, l'escalade du conflit dans l’Est de la RD Congo a un impact dévastateur sur les populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants.
« L'ampleur du conflit dans l'Est du pays a atteint de nouveaux sommets, déplaçant des millions de personnes et créant la pire crise humanitaire dans le pays depuis 2003. Les enfants sont tués, mutilés, enlevés et recrutés par les groupes armés, les violations graves vérifiées étant les plus nombreuses jamais enregistrées ; leurs droits à l'éducation et à une enfance sûre ont été anéantis », a-t-il dit.
« L'intensification des combats au cours des derniers mois, a aggravé la situation déjà précaire des enfants et des familles dans les camps », a-t-il souligné, avant de condamner les bombardements de la semaine dernière, sur trois sites pour personnes déplacées dans les quartiers de Lac-vert, Lushagala et Mugunga près de Goma, qui ont entraîné la perte tragique de 35 vies et fait plus de 20 blessés, principalement des femmes et des enfants.
Il a, à cet effet, demandé à toutes les parties de maintenir les installations, les armes et les opérations militaires à l'écart des zones civiles. « Nous avons besoin de paix et de sécurité pour que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles, cultiver leurs champs et ramener leurs enfants à l'école », a-t-il insisté.
Ted Chaiban a, par ailleurs, fait savoir qu’avec la baisse des fonds humanitaires, les interventions humanitaires menées par l'UNICEF se concentrent sur les plus vulnérables.
«Répondre à l'ensemble des besoins et apporter des solutions durables ne peut se faire que si le gouvernement prend la responsabilité principale de fournir des services de base dans ces contextes difficiles, avec notre soutien collectif. Le soutien aux systèmes gouvernementaux pour que les communautés soient plus résilientes est le seul moyen de réduire les besoins humanitaires », a-t-il encore dit.
Durant son séjour, le DG adjoint de l'UNICEF a visité les sites de personnes déplacées de Bulengo et de Lushagala, à la périphérie de Goma, où vivent plus de 36.500 familles. Il a eu des échanges et rencontres avec les autorités mais a aussi été le témoin direct de l'impact dévastateur de l'escalade du conflit sur les populations vulnérables. Il a également rencontré des familles déplacées à Minova, où l'accès est de plus en plus restreint et où l'afflux récent de plus de 250.000 personnes fuyant les conflits a ajouté une pression immense sur des communautés d'accueil déjà vulnérables.
L'UNICEF travaille en étroite collaboration avec le PAM, la FAO et d'autres agences pour améliorer la résilience et la cohésion sociale, en liant les interventions humanitaires au développement et à la paix.
-0- PANA KON/IS/SOC 13mai2024