Agence Panafricaine d'information

Le Bénin en partenariat avec la Banque mondiale initie des programmes de renforcement des capacités économiques des femmes.

Cotonou, Bénin (PANA) - Pour renforcer l'autonomie des femmes, le Bénin a travaillé avec le Partenariat pour l'inclusion économique (PEI), une plateforme mondiale hébergée par la Banque mondiale qui réunit des ONG, des agences des Nations unies, des institutions de recherche et des partenaires financiers, afin d'adopter et d'étendre des programmes d'inclusion économique qui aident les personnes vulnérables à sortir de l'extrême pauvreté.
 

Trois innovations sensibles au genre utilisées dans le programme permettent de tirer de nouvelles leçons sur la manière d'autonomiser les femmes et d'accroître l'inclusion économique.
 

1. Mettre en place des services de garde d'enfants pour que les mères puissent participer
 

Après avoir analysé les raisons pour lesquelles les jeunes femmes ne s'engagent pas dans un emploi salarié, le programme a introduit des services de garde d'enfants pour les participants, ce qui a été particulièrement utile pour les jeunes mères qui voulaient travailler et participer à des apprentissages.
 

À la fin du mois de juin 2024, 18 Espaces Communautaires d'Accueil des Enfants (ECAE) ont été créés pour soutenir le programme, avec des mères locales formées en tant que prestataires. Les ECAE ont accueilli 197 enfants âgés de quatre mois à trois ans. Pour les jeunes mères comme Solange, il s'agit d'un tournant majeur.
 

« Sans la structure d'accueil, il m'aurait été presque impossible de participer aux sessions de formation. Je ne pouvais pas avoir mon enfant sur le dos, m'en occuper et assimiler les enseignements », nous a confié Solange.
 

Le programme comprenait également des activités de sensibilisation aux inégalités entre les sexes, des mécanismes d'orientation pour les personnes confrontées à la violence sexiste et des supports de formation élaborés en partenariat avec le ministère béninois des affaires sociales et de la microfinance.
 

2. Donner aux gouvernements les moyens de lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes
 

Les femmes sont souvent soumises à des normes sociales et à la discrimination sexuelle sur le marché du travail. Doter les agents gouvernementaux d'outils et de connaissances sur les questions d'équité entre les sexes peut contribuer à une prise de conscience et à un changement durable. 
 

Des sessions de renforcement des capacités ont été organisées pour les employés de l'ANPE et des municipalités afin de les aider à soutenir efficacement les participants d'Azôli. Le programme de formation de 16 heures comprenait des sessions sur le marché du travail, les politiques de l'emploi, l'information et le conseil aux demandeurs d'emploi, les relations avec les employeurs, la gestion des partenariats et les questions d'égalité entre les hommes et les femmes.
 

Les agents ont appris à surmonter les obstacles à l'emploi auxquels les femmes sont confrontées, notamment le manque d'accès à un compte bancaire, les restrictions imposées par les maris ou les parents, le manque d'aide à la garde d'enfants, etc. 
 

Après la formation, un agent local de l'emploi a déclaré : « Il y a des aspects de la spécificité du genre dont je n'avais pas conscience avant la formation. Je suis maintenant mieux équipée pour aider et conseiller les jeunes de ma localité ».
 

La subvention a également soutenu l'élaboration d'un nouveau manuel de fonctionnement et l'adaptation des modules de formation pour répondre aux besoins des jeunes vulnérables, peu ou pas éduqués. 
 

3. Intégrer le retour d'information des participants dans le processus de mise en œuvre
 

Un an après le début du programme, une enquête et une étude ont permis d'apporter des adaptations pour soutenir le parcours des jeunes femmes vulnérables sur le marché du travail.
 

Les résultats montrent que les jeunes, en particulier les femmes, peu ou pas instruites, sont souvent mal à l'aise lorsqu'il s'agit de s'exprimer et d'exposer leurs objectifs en matière d'emploi. « Il faut leur donner une chance et les mettre en confiance avant qu'elles ne réalisent qu'elles sont capables », a déclaré un employeur en décrivant les jeunes candidates. 
 

Cependant, tous les employeurs ne sont pas des mentors solides qui peuvent aider à développer la confiance en soi de leurs employés. Pour relever ce défi, l'équipe du programme travaille avec l'ANPE pour mettre à jour les formations aux compétences de vie et d'emploi et les rendre largement disponibles. 
 

Le contenu de ces programmes de formation s'appuie sur un projet antérieur d'emploi des jeunes, qui s'est avéré très efficace pour promouvoir l'augmentation des revenus des femmes.
 

Un petit départ avec un grand potentiel
 

La réduction des inégalités entre les sexes et l'amélioration de l'accès des femmes à de meilleurs emplois est un processus à long terme qui nécessite des initiatives multiformes à grande échelle. 
 

Le programme Azôli a montré que l'identification et la prise en compte des obstacles spécifiques auxquels les femmes vulnérables sont confrontées, grâce à un retour d'information régulier et à la collecte de données, peuvent soutenir ce processus. De même, il est essentiel de renforcer les capacités du gouvernement pour favoriser la création d'agences et faire en sorte que le personnel local puisse soutenir les femmes de manière plus efficace. 
 

Le soutien des partenaires est également essentiel. La subvention et l'assistance technique de l'IPE ont permis d'ouvrir la voie en générant des preuves et des connaissances et en les traduisant en actions par l'intermédiaire de l'ANPE, en collaboration avec d'autres agences gouvernementales, des employeurs, des associations de travailleurs et des partenaires de développement. 
 

Un petit début, mais avec beaucoup de potentiel, qui peut permettre à l'ANPE de faire progresser durablement l'agenda de l'égalité entre les hommes et les femmes au Bénin.
 

-0- PANA AR/BAI/IS/SOC 24oct2024


 

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