Appels à la désescalade à Tripoli après des tensions sécuritaires autour de la Banque centrale de Libye
Tripoli, Libye (PANA) - Les ambassades des Etats-Unis et de la Grande Bretagne se sont jointes à l'appel lancé par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) aux différents acteurs à la désescalade dans le sillage de tensions sécuritaires avec des mobilisations de troupes autour de la crise relative à la Banque centrale de Libye (BCL), une situation de nature à basculer sur des affrontements armés dans la capitale libyenne.
Dimanche dernier, le Conseil présidentiel libyen a annoncé avoir pris la décision, à l'unanimité, de remplacer le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL) et de former un nouveau Conseil d'administration, une décision qui a suscité l'opposition de la Chambre des représentants (Parlement) et du Haut-conseil d'Etat, un organe consultatif.
Ce nouveau désaccord intervient sur fond d'une impasse du processus politique et de tiraillements entre les différents protagonistes de la crise politique dans ce pays d'Afrique du Nord.
Dans un communiqué publié jeudi soir, la MANUL a appelé au calme "immédiatement", à la réduction des tensions et à la retenue, pour résoudre la crise entourant la Banque centrale de Libye, soulignant qu'il n'y a pas d'échappatoire au dialogue comme seule solution à toutes les questions controversées.
Elle a exprimé sa profonde préoccupation face aux informations faisant état d'un renforcement des troupes dans la capitale, Tripoli, notamment de la menace de recourir à la force pour résoudre la crise entourant la Banque centrale de Libye.
La Mission d'appui des Nations unies en Libye a indiqué mener des contacts intensifs avec toutes les parties concernées pour parvenir à un accord pacifique visant à résoudre la crise concernant la Banque centrale.
La mission onusienne a souligné que les démonstrations de force militaire et les affrontements armés dans les quartiers peuplés sont inacceptables et menacent la vie, la sécurité et la tranquillité des civils.
Elle considère que ces mouvements ne peuvent pas apporter une solution acceptable ou pratique à la crise actuelle ou à l'impasse politique de longue date, mais les considère plutôt comme une raison supplémentaire qui exacerbe la crise et réduit les chances de parvenir à une solution politique.
L'ambassade des Etats-Unis en Libye a annoncé se joindre à la Mission d'appui des Nations unies en Libye pour exprimer son inquiétude face aux informations faisant état d'éventuels affrontements à Tripoli.
"Nous exhortons toutes les parties à se calmer immédiatement et à éviter la violence", a indiqué l'ambassade sur son compte sur la plateforme "X", assurant que "tenter de résoudre par la force la crise liée à la Banque centrale de Libye est inacceptable et aura de graves conséquences sur l'intégrité de cette institution vitale et la stabilité du pays, ainsi que des impacts potentiellement graves sur la position de la Libye dans le système financier international".
L'ambassade américaine en Libye a indiqué qu'alors que les efforts facilités par l'ONU s'intensifient pour trouver une solution par la négociation, "nous appelons tous les acteurs à engager un dialogue sérieux entre toutes les parties sur la répartition équitable des richesses".
La Grande Bretagne se joint à la Mission des Nations unies en Libye pour exprimer sa profonde préoccupation face aux risques croissants de violence à Tripoli, a indiqué, une publication de l'ambassade britannique à Tripoli, appelant "toutes les parties à user de leur influence pour atténuer le conflit et à engager un dialogue pacifique pour résoudre les différends politiques".
Jeudi, Le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Abdallah al-Lafi, a réaffirmé son vif désir de veiller sur l'unité et la stabilité de la nation.
Dans un post sur sa page Facebook, M. al-Lafi a déclaré: "Nous affirmons notre conviction que le partenariat national est le moyen de renforcer la justice souhaitée et qu'il n'y a pas de place aujourd'hui pour le retour à la guerre ou à la rivalité pour obtenir des gains ou faire valoir les droits".
Il a souligné que "la seule voie qui s'offre à nous aujourd'hui, sans autre choix, est le dialogue qui mène à des accords qui contribuent à sauver ce pays et à établir un avenir prometteur".
-0- PANA BY/JSG/SOC 23août2024