Le climat fait perdre à l’Afrique 2 à 5 % du PIB
Abidjan, Côte d’Ivoire (PANA) - Les aléas climatiques font perdre annuellement à l’Afrique 2 à 5 % du produit intérieur brut (PIB), selon le cinquième rapport sur l’état du climat en Afrique, lancé ce lundi à Abidjan, en marge de la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA).
« …En moyenne, les aléas liés au climat font perdre aux pays africains 2 à 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) par an, et nombre d’entre eux détournent jusqu’à 9 % de leur budget pour répondre aux extrêmes climatiques » indique ce rapport réalisé par l’Organisation météorologique mondiale, la Commission de l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale(CGIAR) et d’autres partenaires.
Dans le même temps, souligne –t-on, les pays africains sont confrontés à un important surendettement, ce qui les oblige à faire des compromis avec des besoins de développement cruciaux tels que la santé ou l’éducation.
« Nous ne pouvons stimuler les investissements dans l’action climatique que si nous disposons de financements ; Il est donc nécessaire d’atteindre des niveaux d’endettement soutenables pour réaliser les investissements indispensables », a indiqué Mme Hanna Morsy, secrétaire exécutive de la CEA qui a lancé le rapport.
Elle poursuit : « L’Afrique est en première ligne de la lutte contre le changement climatique et ses impacts ; de la hausse des températures à l’évolution des régimes de précipitations et à d’autres phénomènes météorologiques extrêmes ».
En conséquence, déplore-t-elle, des secteurs clés comme le secteur agricole, qui emploie plus de 60 % de la population africaine, sont menacés. Les récoltes sont mauvaises et le bétail souffre, car la variabilité climatique perturbe les pratiques agricoles traditionnelles, met en péril l’approvisionnement alimentaire et la stabilité économique des nations, qui sont déjà aux prises avec des niveaux élevés de pauvreté.
« Grâce à des informations précises et opportunes, nous pouvons élaborer des politiques ciblées qui répondent aux besoins spécifiques de nos communautés » a-t-elle recommandé.
Le rapport permettra aux décideurs politiques, chercheurs et parties prenantes de disposer de données et d’analyses essentielles pour les aider à prendre des décisions éclairées et à agir rapidement et efficacement.
Il présente des informations vitales sur les indicateurs climatiques, les évaluations d’impact, les stratégies d’adaptation et les considérations politiques, créant ainsi une ressource centralisée pour guider les initiatives nationales et régionales, précise-t-on.
-0- PANA IT/JSG/SOC 02sept2024