L'élan positif en République centrafricaine doit être maintenu, selon Mankeur Ndiaye
New York, Etats-Unis (PANA) - L'annonce, la semaine dernière, d'un cessez-le-feu unilatéral en République centrafricaine (RCA) est l'une des mesures positives prises récemment dans le pays, a déclaré devant le Conseil de sécurité le Représentant de l'ONU dans ce pays, appelant à un soutien continu aux efforts de paix et de réconciliation.
Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de l'opération de maintien de la paix des Nations unies (MINUSCA), a souligné la nécessité de maintenir une "dynamique positive", alors que les autorités s'efforcent d'instaurer la démocratie et la stabilité à la suite des élections présidentielle et parlementaires.
Le mandat de la mission de l'ONU expire le mois prochain, et M. Ndiaye a déclaré qu'une prolongation était particulièrement nécessaire pour aider aux élections locales, qui n'ont pas eu lieu depuis plus de 30 ans.
Selon une déclaration de l'ONU, cette prolongation, ainsi que la forte détermination du gouvernement et l'engagement des partenaires internationaux, sont également essentiels à l'adoption de solutions politiques durables en RCA.
"Avec le soutien de tous les membres du Conseil, nous travaillerons dur pour faire le meilleur usage de nos bons offices afin de promouvoir une approche transparente, coordonnée et cohérente afin de générer les contributions nécessaires à la résolution de la crise en RCA", a-t-il déclaré.
M. Ndiaye a décrit la déclaration du cessez-le-feu du 15 octobre par le président Faustin Archange Touadéra comme "une étape majeure" vers le dialogue en RCA, un pays en proie à la violence armée depuis près de dix ans.
Selon le communiqué, la trêve est conforme à la feuille de route conjointe pour la paix adoptée un mois plus tôt par les pays membres de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette mesure a, à son tour, contribué à redynamiser un accord de paix de février 2019 signé par le gouvernement et 14 groupes armés du pays.
Elle pourrait également contribuer à l'environnement propice nécessaire au lancement prévu par le gouvernement d'un dialogue inclusif avec tous les partis politiques.
Le président Touadéra, qui s'est également adressé aux ambassadeurs par vidéoconférence, a déclaré qu'il comptait sur le soutien du Conseil pour "sauvegarder l'intégrité" des deux accords de paix.
"Ma déclaration de cessez-le-feu démontre une fois de plus, s'il en était besoin, que notre seule ambition est de trouver à terme une solution politique durable en RCA à la crise que nous traversons", a-t-il déclaré.
L'insécurité persiste dans diverses régions de la RCA, ce qui affecte l'acheminement de l'aide humanitaire. Bien que quelque 3,1 millions de personnes aient besoin de protection et d'assistance, l'appel humanitaire pour le pays n'est financé qu'à 60 % environ.
Des opérations militaires ont été menées en réponse aux activités des groupes armés, en particulier dans les régions de l'ouest et du centre. Certains groupes ont également tenté de "reconquérir" d'anciens bastions dans le nord-ouest, le centre et le sud-est, où des violations accrues des droits de l'homme ont été signalées.
"Nous sommes également conscients que la contribution essentielle du mandat et la posture robuste de la MINUSCA contribuent à rendre le processus politique plus crédible", a déclaré M. Ndiaye, exhortant le Conseil à fournir du personnel et des ressources supplémentaires.
Cependant, il a également souligné l'augmentation de l'exploitation et des abus sexuels par le personnel servant la mission. Le mois dernier, les Nations unies ont annoncé le rapatriement immédiat de toutes les unités militaires du Gabon à la suite de rapports crédibles faisant état d'abus présumés de jeunes filles par des "casques bleus" non identifiés.
M. Ndiaye a souligné la nécessité d'appliquer rigoureusement la politique de tolérance zéro du Secrétaire général pour de tels incidents.
"Nous comptons sur les membres du Conseil et la coopération effective des (pays contributeurs de troupes) pour mettre fin à ce fléau par le strict respect des obligations qui incombent à chacun", a-t-il déclaré.
-0- PANA MA/BAI/JSG 19oct2021