Agence Panafricaine d'information

Les travailleurs africains saluent leurs dirigeants à l'occasion des célébrations de l'OUA/UA

Lagos, Nigeria (PANA) - La centrale syndicale africaine, l'Organisation de l'Unité syndicale africaine (OATUU) a félicité les pères fondateurs et les autres dirigeants pour leur vision, leurs sacrifices et contributions à l'émancipation socio-politique et économique de l'Afrique.

Leur message de félicitations est contenu dans un communiqué signé par le secrétaire général de l'OATUU, Owei Lakanfa, sur les célébrations du jubilée d'or de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), désormais Union africaine (UA).

Selon ce communiqué obtenu par la PANA à Addis-Abeba ce vendredi, l'organisation syndicale a ajouté que les célébrations du jubilée devaient être l'occasion d'une sobre réflexion sur la situation en Afrique.

"Les travailleurs africains sont fiers de leurs fondateurs qui se sont sacrifiés pour unir le continent et libérer les populations du joug du colonialisme et l'Apartheid, des chaînes de l'esclavage économique et pour ouvrir la voie à un développement inclusif, à l'intégration économique et à l'unité politique", selon le communiqué.

Les dirigeants, les organisations de la société civile, les organisations non-gouvernementales, le secteur privé, les jeunes, les associations féminines et les partenaires au développement sont réunis à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne pour marquer l'anniversaire de l'organisation fondée en 1963.

L'OUA a été créée en 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie, au plus fort de la guerre froide et de la domination coloniale.

Un des principaux objectifs de cette organisation, devenue l'UA en 2002, était l'émancipation politique du continent et 50 ans plus tard, pratiquement tous les pays sont indépendants.

L'organisation syndicale a noté que malgré l'obtention de la liberté politique, le continent est toujours confronté à plusieurs défis, dont le chômage de masse, la pauvreté endémique, l'insécurité, les conflits et le terrorisme, entre autres.

Elle a ajouté que certaines institutions financières internationales se félicitaient des progrès économiques enregistrés, ce qui devait se traduire par des améliorations concrètes des conditions de vie des populations.

Selon le communiqué, "l'Afrique a permis au pays développés de fixer son agenda, ce qui a abouti aux ruineux programmes d'ajustement structurels, à la libéralisation des échanges et à la croissance du chômage pendant trop longtemps".

"Nous devons conceptualiser et fixer notre propre agenda qui devrait bénéficier principalement aux populations africaines. S'il est vrai que nous vivons dans un village mondial, il n'en reste pas moins que même les villageois ont des besoins particuliers. Contrairement aux pays sous-développés du monde, nous n'avons pas encore réussi à satisfaire les besoins élémentaires de nos populations, et nous ne pouvons laisser ce soin aux soit-disants forces du marché", ajoute-t-elle.

L'OATUU a invité les dirigeants africains à rendre l'éducation obligatoire et gratuite au moins jusqu'au lycée, en déclarant que tous les citoyens devaient pouvoir accéder aux avantages sociaux afin de faire reculer la misère.

Le syndicat a également interpellé l'UA sur la nécessité d'accélérer l'intégration économique et de réorienter la vocation du continent pour qu'il ne soit plus un simple fournisseur de matières premières mais qu'il valorise ses produits pour que ses habitants ne soient plus que de simples consommateurs mais des producteurs de produits finis.

Il a ajouté que "penser que l'Afrique deviendrait prospère au cours des prochaines décennies à cause de sa croissance démographique était illusoire. Ce qu'il nous faut ce sont des populations instruites, innovantes et productives, et pas seulement une série de statistiques.
Même dans les pires moments de la fuite des cerveaux, nous pouvions nous targuer d'avoir des cerveaux que l'on nous prenait. Les pays industrialisés comme la Grande Bretagne et le Japon, ne peuvent pas se targuer d'avoir des populations importantes", a ajouté le communiqué.

Concernant les défis du financement de l'organisation continentale, l'OATUU a réitéré son appel à l'organisation pour l'introduction d'une taxe de l'UA de 55 dollars sur les billets d'avion pour les voyages à l'intérieur du continent et de 20 % pour tous les voyages intercontinentaux.

D'après le syndicat, il faudra du temps pour résoudre les problèmes de financement et il ne pourra pas y avoir un développement durable tant que plus de 99% des programmes de l'UA seront financés par des donateurs étrangers.
-0- PANA SB/VAO/FJG/AAS/SOC 24mai2013