Financer l’adaptation pour garantir le développement de l’Afrique, selon Hanna Morsy de la CEA
Abidjan, Côte d’ivoire (PANA) - La secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Mme Hanna Morsy, appelle à financer l’adaptation climatique pour éviter de compromettre le développement de l’Afrique, dans le cadre de la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA) en cours à Abidjan.
Intervenant à cette conférence sur le thème « Financement de l’adaptation et de la résilience au changement climatique en Afrique » l’économiste principale de la Commission économique pour l’Afrique, a dénoncé les dommages cruels constamment subis par l’Afrique, continent moins pollueur et plus grande victime des effets macabres des grands pollueurs.
Elle appelle les pays développés à honorer leurs engagements et soutenir l'Afrique pour maîtriser le changement climatique. Dans son réquisitoire basé sur des statistiques récentes, Mme Morsy a révélé que le financement climatique reste largement insuffisant, l'objectif annuel de 100 milliards de dollars, promis en 2009 est restée à l’étape de promesse. Il est resté non atteint jusqu’en 2022, bien loin des 1,3 milliards de dollars estimés nécessaires pour soutenir l'action climatique.
Le financement climatique mondial pour l'adaptation qui devait doubler d'ici 2025, est malheureusement en déclin, mettant en péril les ODD et les investissements existants en matière de résilience. « Sans un investissement substantiel dans l'adaptation, l'Afrique ne peut pas saisir les opportunités de création d'emplois, de croissance verte, ni prévenir les pertes » a martelé la secrétaire exécutive adjointe, pour qui, « la mise à l'échelle de l'adaptation nécessite l'intégration des actions en faveur du climat et de la biodiversité avec un financement substantiel ».
L'Afrique est confrontée à l'un des niveaux d'accès les plus bas au financement vert, aggravé par un fardeau croissant de la dette, se désole –t-elle, révélant que de nombreux pays africains dépensent cinq fois plus pour le remboursement de la dette que pour l'action climatique, compromettant ainsi les efforts d'adaptation à grande échelle et de restauration des écosystèmes.
Le continent fait face à un double défi : s'adapter aux impacts climatiques tout en investissant dans un développement informé par le climat. Cela nécessite des capacités, des financements et un transfert de technologie, dirigés par les pays développés conformément au principe de Responsabilité Commune mais Différenciée de l'Accord de Paris, a-t-elle rappelé.
La rencontre d’Abidjan est donc une occasion opportune d’identifier des stratégies efficaces pour sécuriser les financements nécessaires afin de renforcer la résilience climatique et l'adaptation de l'Afrique, tout en abordant les questions de développement urgentes.
La CCDA-12 est organisée par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec la PACJA, l'UNICEF et d’autres partenaires.
Cette conférence annuelle est, rappelle-t-on, un événement phare de ClimDev-Africa, offrant un forum aux parties prenantes telles que les décideurs politiques, les chercheurs sur le climat, la société civile, les femmes et les jeunes de tout le continent pour s’engager sur les questions de changement climatique.
L’événement qui prend fin ce lundi est organisé en reconnaissance du fait que les utilisateurs finaux du travail et des résultats de ClimDev-Africa sont les communautés rurales et urbaines dont les moyens de subsistance, la santé et la sécurité sont affectés par le changement climatique.
-0-PANA IT/JSG/SOC 02sept2024