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Accord entre le FMI et le Cameroun sur la première revue de la FEC et de la FRV

Yaoundé, Cameroun (PANA) - Les autorités camerounaises et le Fonds monétaire international (FMI) ont conclu un accord au niveau du personnel sur les sixièmes revues de la Facilité élargie de crédit (FEC) et celle du Cameroun, ainsi que sur la première revue de la Facilité pour la résilience et la viabilité (FRV).

La reprise au Cameroun s'est poursuivie en 2023 avec une croissance économique globale estimée à 3,3 %, qui devrait s'accélérer pour atteindre 3,9 % en 2024. L'inflation s'est modérée pour atteindre 5,9 % à la fin de 2023. Une baisse continue à 5,5 % est attendue pour la fin de l'année 2024.

Selon une déclaration du FMI, les performances sont restées globalement sur la bonne voie. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accélérer le programme de réforme de la gestion des finances publiques, favoriser la transformation structurelle et faire progresser les efforts d'adaptation et d'atténuation.

Une équipe du FMI, dirigée par Mme Cemile Sancak, chef de mission pour le Cameroun, s'est rendue à Yaoundé du 25 avril au 8 mai et a tenu des réunions virtuelles du 9 au 31 mai pour discuter des progrès des réformes et des priorités politiques des autorités dans le contexte des sixièmes revues du programme quadriennal soutenu par la FEC et le mécanisme élargi de crédit, et de la première revue de la FRS.

Les accords FEC/FEF ont été approuvés par le conseil d'administration du FMI pour un montant total de 689,5 millions de dollars en juillet 2021. Une extension de ces accords de 12 mois a été approuvée en décembre 2023 pour donner plus de temps à la mise en œuvre des politiques et des réformes, et l'accès a été augmenté de 147,6 millions de dollars.

La FRS de 18 mois a été approuvée par le Conseil d'administration en janvier 2024 pour un montant de 183,4 millions de dollars.

À la fin des discussions, Mme Sancak a déclaré que l'achèvement des examens permettrait le décaissement au titre des arrangements ECF/EFF de 73,0 millions de dollars US), et le décaissement au titre de l'arrangement de la FRS de 45,6 millions de dollars US.

« Les données préliminaires indiquent que le redressement post-COVID-19 du Cameroun s'est poursuivi l'année dernière, avec une croissance globale de 3,3 %. Ce chiffre est inférieur aux 3,6 % réalisés en 2022 et à la précédente prévision de croissance de 4 % en 2023, en raison d'une combinaison de facteurs externes et internes, notamment des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et de l'énergie et une contraction de la production nationale de pétrole. L'inflation a diminué, passant de 7,3 % à la fin de 2022 à 5,9 % à la fin de 2023.

L'évolution des finances publiques a été globalement conforme aux objectifs du programme. Le déficit primaire non pétrolier s'est réduit à 2,6 % du PIB en 2023 (contre 3,9 % en 2022). Selon le FMI, l'effort d'assainissement a été soutenu par de fortes recettes non pétrolières et par les efforts du gouvernement pour réduire les subventions coûteuses aux carburants.

Cependant, la gestion efficace des finances publiques reste un défi persistant, avec des dépenses extrabudgétaires substantielles en 2023. Cela s'est traduit par des dépassements des dépenses courantes, et l'objectif de déficit primaire non pétrolier prévu par le programme a été manqué de peu.

Le dépassement des dépenses courantes a également limité les ressources destinées aux investissements prioritaires et favorables à la croissance, soulignant la nécessité de redoubler d'efforts pour renforcer l'intégrité et l'exécution du budget. Les autorités ont l'intention de présenter un budget révisé pour 2024 afin de limiter les dépenses exécutées au moyen d'avances du Trésor et d'adopter un plan pour résorber les arriérés intérieurs.

Les perspectives restent favorables à condition que les réformes se poursuivent et que l'environnement extérieur soit favorable. On s'attend maintenant à ce que la croissance économique augmente pour atteindre environ 4 % en 2024.

La baisse de l'inflation sera progressive, compte tenu de l'impact de la deuxième augmentation des prix à la pompe au début de 2024, et elle atteindra 5,5 % d'ici la fin de l'année. Les autorités préparent un budget révisé pour 2024 et ont exprimé leur engagement continu à maintenir la stabilité macroéconomique et à réduire davantage le déficit budgétaire primaire non pétrolier à 2 % du PIB en 2024.

Pour atteindre les objectifs ambitieux de la stratégie nationale de développement pour 2020-30 (SND30), il faudra intensifier ces efforts, en particulier ceux qui permettraient de créer une marge de manœuvre budgétaire pour les investissements dans les infrastructures tout en maintenant la viabilité de la dette.

Les réformes visant à soutenir une transformation structurelle profonde de l'économie doivent également être accélérées, notamment pour améliorer le climat des affaires pour le secteur privé. La mission du FMI a encouragé les efforts des autorités pour renforcer la performance et la gestion financière des entreprises publiques, achever les études techniques liées à la restructuration de la SONARA et renforcer le cadre de lutte contre la corruption.

Dans le cadre de la FRV, le gouvernement a intensifié ses efforts pour améliorer le cadre de la politique climatique. Les travaux sont bien avancés sur les premières mesures de réforme qui comprennent l'adoption d'un arrêté établissant le cadre institutionnel pour la coordination de l'agenda climatique, et la publication d'un manuel de procédure de sélection des projets qui intègre des critères relatifs au changement climatique.

-0- PANA AR/MTA/JSG/SOC 4juin2024