La non résolution de la crise libyenne est-elle due à l'incompétence des envoyés onusiens ou à l'égoïsme des dirigeants libyens ? (Agence libyenne de presse)
Tripoli, Libye (PANA) - La démission du représentant du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Mission onusienne d'appui de l'ONU en Libye (MANUL), le Sénégalais Abdoulaye Bathily, n'a rien d'une surprise, mais était attendue, compte tenu de l'aggravation de la division politique dans le pays, a affirmé l'Agence de presse libyenne (LANA).
La démission de M. Bathily est aussi le résultat de l'incapacité de la MANUL de mettre fin aux positions tranchées des responsables politiques qui s'accrochent à leurs convictions, à l'origine dans le passé, des affrontements armés et de la division politique, a ajouté la LANA.
Dans un article publié hier mercredi, l'agence rappelle que neuf envoyés onusiens qui se sont succédé en Libye, ont déployé des efforts intenses et différentes tentatives pour trouver des voies et moyens pour sortir le pays de la guerre, de la division, de l'anarchie sécuritaire et militaire, du pillage des capitaux, pour restaurer la stabilité dans le pays et mettre fin aux interventions étrangères.
Le premier envoyé de l'ONU était le Jordanien, Abdel Illah Khatib, suivi du Britannique Iyan Martin, du Libanais Tarek Mitri, de l'Espagnol Bernardino Léon, de l'Allemand Martin Kobler, du Slovaque Jan Kubic, du Libanais Ghassan Salamé, de l'Américaine Stéphanie Williams et enfin du Sénégalais Abdoulaye Bathily.
Toutes ces personnalités viennent de différents continents, sont de différentes nationalités, de diverses religions et parlent des langues différentes souligne l'agence, qui ajoute qu'elles ont tout fait pour mettre fin à la présence des bases et forces étrangères, ainsi que des mercenaires sur le sol libyen.
Seulement, leurs efforts ont échoué à cause du refus d'accepter leurs propositions de solutions par les responsables politiques libyens, déplore l'agence, qui se demande si l'échec incombe à tous ces envoyés onusiens ou à ceux qui se battent pour le pouvoir, l'argent et pour l'influence dans ce pays d'Afrique du Nord, qui dispose de grandes réserves de pétrole et de gaz.
Le Sénégalais Abdoulaye Bathily a démissionné mardi, après avoir présenté un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU dans lequel il a critiqué ce qu'il a qualifié d'"égoïsme des dirigeants actuels" de la Libye, les appelant à trouver un accord politique pour sauver le pays.
Selon l'agence, la crise en Libye n'est pas politique et ne peut être résolue par le changement de gouvernement ou de Constitution comme le soutiennent certains et encore moins, par la tenue d'élections, comme le demandent tous.
Mais, estime l'agence, la crise en Libye est fondamentalement sectaire et militaire entre protagonistes motivés par l'argent et le pouvoir.
L'Agence libyenne de presse a appelé toutes les parties concernées à mettre fin à leurs rivalités et à donner la priorité absolue aux intérêts des Libyennes et des Libyens qui sont exténués par les guerres, les mauvaises politiques, le pillage des finances publiques attesté la Cour des comptes.
Les responsables politiques actuels doivent mettre de côté leurs intérêts personnels, oublier leur appartenance ethnique et régionale pour faire des concessions au bénéfice de la Libye et de son peuple avant qu'il ne soit trop tard, plaide l'agence.
Cela est d'autant plus plausible que des informations font état de la prochaine transformation de la Libye en terre de conflits et de rivalités entre les États-Unis d’Amérique et la Russie.
En effet, au moment où Washington œuvre pour renforcer sa présence diplomatique en Libye, Moscou accroît ses efforts pour renforcer sa présence militaire dans plusieurs pays africains dont la Libye, utilisée par les Russes comme base pour déployer ses opérations à l'intérieur du continent.
-0- PANA AD/IN/JSG/SOC 18avr2024