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Maurice n’interdira pas l’exportation des singes malgré les critiques

Port-Louis, Maurice (PANA) - Le ministre mauricien de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a déclaré que le gouvernement mauricien ne se propose pas, à ce stade, de revoir l’exportation des singes de l’île à des laboratoires étrangers à des fins de recherche médicale, malgré les critiques émanant d’organisations locales et internationales.

Dans une réponse écrite déposée au Parlement samedi, M. Seeruttun a dit que cette décision a été prise "vu les bénéfices de ces recherches sur la communauté internationale et aussi vu la contribution de cette activité sur l’économie nationale en termes de rentrée de devises et de création d’emplois". De plus, les exportateurs contribuent pour une somme de 125 dollars par tête exportée à un fonds destiné à financer des projets de conservation dans l'île.
"Mon ministère suit la situation de très près et si jamais il y a une doléance et aussi les conditions d’élevage et d’exportation ne sont pas respectées, les actions nécessaires seront prises", a-t-il dit.

Mahen Seeruttun a indiqué que Maurice exporte des singes-macaques depuis 1985, qui ont été introduits dans l’île dans les années 1700 de la Péninsule du sud-est asiatique. Selon lui, cette espèce est classée comme étant la plus invasive et destructrice, qui cause une nuisance humaine, de même que des dégâts à l’agriculture et à la biodiversité.

"La décision d’autoriser l’exportation des singes visait à diminuer les menaces et les dégâts causés et aussi à contrôler sa population. Cette espèce de singes est très recherchée dans la recherche biomédicale et très souvent, elle est à l’avant-plan du développement de traitements contre un certain nombre de maladies", a-t-il fait ressortir.

Cependant, l’ONG britannique, Cruelty Free International, a critiqué cette déclaration du ministre mauricien de l’Agro-industrie qui, selon elle, "autorise l’exploitation continue de dizaines de milliers de singes chaque année".

Dans un communiqué diffusé samedi et dont une copie a été adressée à la PANA, la directrice de l'ONG, Michelle Thew, a indiqué que Maurice est un des plus grands fournisseurs de singes à l’industrie de la recherche biomédicale, particulièrement aux Etats-Unis et en Europe. "Des dizaines de milliers de singes, dont beaucoup ont été capturés dans la nature, sont détenus dans des fermes à travers l’île. Ils passent leur vie derrière les barreaux et sur du béton alors que leurs bébés sont exportés dans des petites cages en bois vers des laboratoires étrangers", a-t-elle déclaré.

Selon Michelle Thew, Maurice continue de justifier son commerce des singes en soutenant que les macaques ne sont pas des natifs de l’île et donc, ne méritent pas d’être conservés. Elle a dit que les revendications à l’effet que les macaques jouent un rôle important dans la recherche de traitements contre des maladies humaines sont exagérées.

Elle a parlé de certains vaccins contre le VIH-SIDA, l’hépatite C et les maladies d’Alzheimer et de Parkinson qui sont concernés par les recherches. "A présent, 95% de nouveaux médicaments qui entrent dans des tests cliniques sur des humains, échouent, bien que les tests sur les animaux dont les singes, aient démontré leur efficacité et leur sécurité”, a ajouté Michelle Thew.
-0- PANA NA/MA/ACK/TBM/INA 22mai2016